Des membres du Hezbollah arrêtés après l’assassinat de Chokor, selon Janoubia

Dans un article publié le 3 août,  le site d'information Janoubia, réputé hostile au Hezbollah, indique que l’assassinat du plus haut gradé militaire au sein du Hezbollah, Fouad Chokor, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 30 juillet dernier, dans un périmètre hautement sécurisé, a été rendu possible grâce à la contribution d’agents œuvrant pour le compte d’Israël, recrutés dans les milieux très proches du parti chiite. Une hypothèse que le média en question considère comme étant la plus probable, sachant que la victime « se déplaçait dans la clandestinité la plus totale et prenait toutes les précautions possibles ».  

Le média précise que Fouad Chokor prenait de nombreuses précautions sécuritaires lors de ses déplacements, prenant soin d’éviter tout moyen technologique susceptible d’être repéré à partir de l’empreinte vocale ou de l’empreinte biométrique permettant la reconnaissance oculaire ou autres  moyens. Par conséquent, note l’auteur anonyme de l’article, « la technologie israélienne n’aurait pas pu le localiser à l’endroit où il se trouvait dans l’immeuble ciblé sans l’aide d’informateurs sur place, qui ont transmis aux Israéliens les détails exacts des déplacements de Fouad Chokor ». Le jour de l’assassinat, toujours selon Janoubia, Fouad Chokor avait quitté l’un des lieux de culte pour se rendre à son  bureau situé à Haret Hreik. « Une poignée de personnes étaient au courant de ses déplacements », poursuit l’article. L’auteur affirme qu’au niveau du haut commandement du Hezb, on est désormais convaincu que « les rangs du parti sont infiltrés à très haut niveau par un réseau d’agents opérant pour le compte d’Israël ». « Le parti craint fortement qu’Israël ne soit en possession d’une base de données sur sa structure interne, comprenant des noms, photos, numéros de téléphone, adresses et données numériques vocales », ajoute-t-il.

Arrestations et investigations

C’est ce qui aurait poussé le Hezbollah à ouvrir une enquête avec des responsables sécuritaires qui étaient au courant des déplacements de Fouad Chokor. Le média indique à ce propos que les soupçons se sont aussitôt dirigés vers ces derniers, plus particulièrement vers « un haut responsable sécuritaire du Hezbollah qui connaissait la localisation exacte de Chokor et de son invité (un conseiller militaire iranien) alors qu’ils attendaient le feu vert pour une rencontre prévue avec Hassan Nasrallah peu de temps avant l’assassinat ». L’auteur poursuit en précisant que le responsable sécuritaire en question « a été placé en détention par les enquêteurs (du parti) et a été suspendu de ses tâches jusqu’à ce que l’enquête se termine. Le parti est soucieux de ne pas révéler au public ce qui se passe à l’intérieur ». 

Cette brèche présumée n’a pas manqué de rappeler le modus operandi de l’assassinat du numéro deux du bureau politique du Hamas, Saleh el-Arouri, le 2 janvier dernier dans la banlieue sud. Le média rappelle à ce propos que l’unité de coordination est l’organe « directement concerné par la sécurité de la banlieue sud à laquelle même les forces de l’ordre ne peuvent accéder sans autorisation préalable du chef de l’unité Wafic Safa, également chargé du réseau des caméras plantées dans les rues de la banlieue et de ses bâtiments ». 

Interrogé, le directeur exécutif de Janoubia, Ali Amine, a indiqué à L’Orient- Le Jour qu’« il  est tout à fait naturel qu’une opération d’assassinat comme celle qui a ciblé Fouad Chokor soit aussitôt suivie d’une série d’arrestations de personnes soupçonnées de complicité.  Même si ces personnes s’avèrent être innocentes par la suite, ces arrestations sont effectuées par mesure de précaution. Ce sont des mesures routinières », a-t-il conclu.