Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Israël

L’heure tourne pour les otages et la contestation monte contre Netanyahu

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors d'un Conseil des ministres à Jérualem, le 19 février 2023. Photo Abir Sultan / Pool / AFP

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, réitère ses promesses de faire libérer les otages retenus depuis quasiment dix mois à Gaza, mais il fait face à une contestation croissante de sceptiques estimant qu'il n'est pas intéressé par un accord avec le Hamas, selon des experts.

L'intensification des tensions dans la région accroît le désespoir des familles et des proches des 111 personnes encore captives dans la bande de Gaza, dont 39 ont été annoncées mortes par l'armée israélienne. Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre en Israël, qui en représailles a lancé une offensive dans la bande de Gaza.

Les détracteurs de M. Netanyahu, qui fait l'objet d'un procès pour corruption, estiment que le Premier ministre est davantage enclin à faire durer la guerre qu'à conclure un accord indirect avec le Hamas pour la libération des otages, les partenaires d'extrême droite de sa coalition gouvernementale y étant farouchement opposés.

Israël est désormais confronté à un risque très élevé d'escalade militaire après deux attaques qui ont ravivé les craintes d'un élargissement de la guerre en cours à Gaza à l'ensemble du Moyen-Orient, entre Israël d'une part, l'Iran et les groupes qu'il soutient au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen d'autre part.

L'Iran et ses alliés du Hezbollah et du Hamas avaient annoncé une riposte après l'assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël par ces derniers, et après une frappe israélienne le soir du 30 juillet, qui a tué le chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, près de Beyrouth.

Du "théâtre"

"Nous sommes en fait très inquiets et préoccupés par le manque de temps", a déclaré à l'AFP Gil Dickman, dont la cousine Carmel Gat fait partie des otages à Gaza. "Les otages n'ont pas le temps et il semble que certaines personnes en Israël, y compris le Premier ministre, prennent leur temps", a-t-il ajouté. M. Netanyahu répète qu'il fait preuve d'un "engagement sans faille" pour sauver les otages. "Je suis prêt à aller très loin pour libérer tous nos otages, tout en maintenant la sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dimanche.

Deux jours après l'élimination du chef politique du Hamas et du chef militaire du Hezbollah, M. Netanyahu a envoyé une équipe de négociateurs au Caire, du "théâtre" aux yeux de Mairav Zonszein, analyste au groupe de réflexion International Crisis Group.

Le Premier ministre du Qatar, figure de proue des négociations menées sous la médiation de Doha et de l'Egypte, s'est demandé si les pourparlers avec le Hamas avaient désormais encore une quelconque chance d'aboutir. "Comment une médiation peut-elle réussir lorsqu'une partie assassine le négociateur de l'autre partie?" a interrogé le cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani sur son compte X, en référence au chef du Hamas tué à Téhéran.

Les images des otages sont omniprésentes en Israël, placardées sur les murs, les clôtures et les arrêts de bus, souvent accompagnées des mots #BringThemHome (Ramenez-les à la maison).

La place des otages de Tel-Aviv est un monument permanent à la mémoire des captifs. Jérusalem en possède une version plus petite, avec des tentes et des banderoles devant la résidence officielle de M. Netanyahu.

Il fait "le contraire"

Ironie du sort, lors des manifestations et discours hebdomadaires devant sa résidence, le Premier ministre ne s'y trouve pas car le bâtiment fait l'objet de travaux de rénovation et il est logé ailleurs.

Les proches des otages "le détestent", dit à l'AFP Yael, une femme qui n'a pas voulu donner son nom de famille, lors d'une manifestation à Jérusalem. "Nous nous sentons tellement désespérés", dit-elle.

Malgré les critiques à l'encontre de M. Netanyahu, il est impossible de connaître sa véritable stratégie et ses intentions concernant les otages: "A mon avis, M. Netanyahu acceptera soit un accord négocié qui permette de maintenir les réalisations militaires israéliennes, soit aucun accord", explique à l'AFP l'analyste politique palestinien Ghassan Khatib. "Un accord à ses conditions sera très difficile à accepter pour le Hamas, car cela signifierait que l'armée israélienne resterait à Gaza", ajoute cet ancien ministre palestinien.

Pour Mme Zonszein, si M. Netanyahu "était intéressé par un accord sur les otages et voulait éviter une guerre régionale, il le dirait. Cela enverrait un signal très clair, mais ce n'est pas ce qu'il fait. Il fait plutôt le contraire", observe-t-elle.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, réitère ses promesses de faire libérer les otages retenus depuis quasiment dix mois à Gaza, mais il fait face à une contestation croissante de sceptiques estimant qu'il n'est pas intéressé par un accord avec le Hamas, selon des experts.

L'intensification des tensions dans la région accroît le...