Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a rencontré dimanche à Téhéran son homologue et le président iraniens, sur fond de craintes d'une escalade militaire entre l'Iran et Israël, après l'assassinat du chef du Hamas et d'un haut responsable du Hezbollah.
La Jordanie, pays voisin d'Israël avec lequel elle est liée par un traité de paix depuis 1994, est un partenaire clé de Washington dans la région.
Le chef de la diplomatie jordanienne est arrivé dimanche après-midi à Téhéran où il « a rencontré et consulté le ministre des Affaires étrangères par intérim de l'Iran », Ali Bagheri, a annoncé l'agence de presse iranienne Isna. Plus tard, M. Safadi s'est entretenu avec le président iranien, Massoud Pezeshkian, selon un communiqué cité par l'agence officielle Irna.
Le président iranien a dénoncé l'assassinat de Ismaïl Haniyé comme « une grave erreur » commise par Israël, affirmant que « cet acte effronté des sionistes ne resterait pas sans réponse », selon Irna. Les inquiétudes concernant une possible escalade militaire au Moyen-Orient grandissent après la multiplication ces derniers jours, des menaces de la part de l'Iran et de ses alliés contre Israël.
Avant la visite du ministre jordanien, le roi de Jordanie Abdallah II a appelé à « éviter davantage de chaos » au Moyen-Orient, lors d'un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron. Selon un communiqué du Palais, Abdallah II a évoqué avec M. Macron « les développements dangereux dans la région », et appelé à « intensifier les efforts pour parvenir à une accalmie afin d'éviter l'extension du conflit dans la région et davantage de chaos ». Il a souligné l'importance de « mettre un terme aux actions unilatérales israéliennes » qui « pourraient alimenter la violence ».
Selon un communiqué d'Amman, M. Safadi devait notamment « remettre un message du roi Abdallah II au président iranien » sur « la situation dans la région et les relations bilatérales ».
L'Iran, le Hamas et son allié libanais Hezbollah ont accusé Israël de l'assassinat mercredi à Téhéran du chef du Hamas, Ismaïl Haniyé, qu'Israël n'a pas commenté. Sa mort est survenue quelques heures après une frappe revendiquée cette fois par Israël qui a tué le chef militaire du parti chiite, Fouad Chokor, dans la banlieue sud de Beyrouth.
Le gouvernement israélien affirme que le pays est à un « niveau très élevé » de préparation pour n'importe quel scénario, « tant défensif qu'offensif ».
Principal allié d'Israël, les Etats-Unis ont annoncé le renforcement de leur dispositif militaire au Moyen-Orient, notamment pour « doper le soutien à la défense d'Israël ».
Tôt dimanche, M. Bagheri a indiqué avoir discuté à deux reprises lors des dernières 48 heures avec ses homologues égyptien et jordanien. Jugeant « sensible » la situation au Moyen-Orient, il a affirmé que « la détermination de l'Iran à réclamer des comptes » auprès d'Israël, son ennemi juré, était « sérieuse ».
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