Des Casques bleus de l'ONU déployés à Kfarchouba, à la frontière libano-israélienne. Photo Mohammad Yassine
Le secrétaire général adjoint aux opérations de paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, a conclu samedi l'étape libanaise de son voyage au Moyen-Orient, au cours de laquelle il a fortement souligné la nécessité d'une désescalade et d'un retour à une cessation des hostilités, selon un communiqué publié par la Force des Nations unies au Liban (Finul).
Arrivé au Liban le 30 juillet, M. Lacroix a tenu des réunions avec de hauts dirigeants libanais auprès de qui il a mis l'accent sur le risque d’une conflagration plus large, appelant à une retenue maximale et à une cessation des échanges de tirs intensifiés à travers la Ligne bleue, qui marque la frontière entre le Liban est Israël. Le chef des opérations de maintien de la paix a également rencontré des membres du corps diplomatique, ainsi que des responsables des Casques bleus.
Lors de sa visite au quartier général de la Finul à Naqoura et dans sa zone d’opérations, le commandant de la force de la Finul, le Lieutenant-général Aroldo Lázaro, l'a informé des dernières mises à jour sur la situation régionale et le long de la Ligne bleue, ainsi que des efforts inlassables de la mission pour empêcher une nouvelle escalade.
M. Lacroix a également interagi avec les soldats de la paix à Naqoura, Chama et Ibl el-Saqi, au sud du Liban.
« Je salue le rôle joué par la direction de la Finul et les soldats de la paix pour assurer la liaison entre les parties, pour atténuer le risque d’erreur de calcul et empêcher une nouvelle escalade en ces temps très difficiles », a-t-il déclaré. «Les contacts avec les autorités des deux côtés doivent être intensifiés et soutenus, encourageant un retour à la cessation des hostilités et un réengagement envers la résolution 1701 comme voie vers une solution diplomatique à long terme ». « Les événements actuels démontrent une fois de plus que cette résolution est encore plus pertinente aujourd’hui », a-t-il ajouté. « Elle continue de servir de cadre approprié pour progresser vers un cessez-le-feu permanent ». Et d’assurer que « l’ONU continuerait à soutenir les parties et à faciliter tous les efforts en faveur d’une paix et d’une stabilité durables le long de la Ligne bleue ».
Le Conseil de sécurité devrait renouveler le mandat de la Finul avant son expiration le 31 août. Avant cela, les membres du Conseil tiendront des consultations à huis clos sur la Finul. Khaled Khiari, le Sous-secrétaire général pour le Moyen-Orient, l'Asie et le Pacifique, est l'intervenant attendu. Les membres du Conseil suivent de près l'évolution de la situation au Liban, en Israël et dans la région et évaluent si une action supplémentaire du Conseil est nécessaire.
Éviter une conflagration au Moyen-Orient
Éviter une guerre à grande échelle au Liban et une éventuelle conflagration au Moyen-Orient sont des questions cruciales pour le Conseil de sécurité. Un cessez-le-feu à Gaza, même si cette possibilité semble lointaine, pourrait contribuer à désamorcer la situation le long de la Ligne bleue et dans l’ensemble de la région.
Le renouvellement du mandat de la Finul est une question clé pour le Conseil de sécurité en août. La protection de l’intégrité du mandat dans un contexte d’escalade de la violence et d’incertitude est une question importante pour le Conseil. Les négociations à venir risquent d’être compliquées par des questions sur lesquelles ses membres sont en profond désaccord, notamment l’escalade entre le Hezbollah et Israël et la guerre à Gaza. Cela pourrait les amener à choisir de poursuivre un renouvellement pur et simple du mandat de la mission.
La résolution 2695, qui a prolongé le mandat de la Finul jusqu’au 31 août 2024, a été adoptée par 13 voix pour et deux abstentions (Russie et Chine), marque le premier renouvellement non unanime du mandat de la Finul depuis 1985. Le fait que les causes profondes de l’hostilité entre Israël et le Hezbollah et du conflit israélo-palestinien restent sans réponse est un problème de longue date.