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Société - OLJO2024

Des pompiers libanais aux premières loges pour les Jeux olympiques

Dans quelques jours, puis en septembre, une délégation de pompiers libanais est invitée à assister à certaines épreuves des JO à Lille, puis à Paris. 

Des pompiers libanais aux premières loges pour les Jeux olympiques

Des pompiers de Beyrouth posent avec Henry Simonin (1er à gauche), conseiller politique à l’ambassade de France au Liban, et le lieutenant-colonel Armand Morand (3e à droite), expert en protection civile à l’ambassade, le 25 juillet 2024 dans leur caserne à la Quarantaine. Photo Matthieu Karam

Dans le cadre des Jeux olympiques qui démarrent ce vendredi dans la capitale française, une quinzaine de capitaines appartenant à la brigade de sapeurs-pompiers de Beyrouth se rendront bientôt en France afin d’assister à des compétions olympiques à Lille, puis paralympiques à Paris. Une initiative globale proposée par l’ambassadeur pour le Sport, Samuel Ducroquet, du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, indique Henry Simonin, conseiller politique de l’ambassade de France au Liban. « Une billetterie spéciale a été organisée pour chaque ambassade, qui avait la possibilité d’offrir ces places à des personnes de leur choix », explique-t-il. « L'ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, a décidé de les proposer aux pompiers de Beyrouth, afin de leur montrer que nous n’oublions pas ce qu’ils ont vécu le 4 août (lors des explosions au port de Beyrouth, en 2020) et le rôle déterminant qu’ils ont joué », a-t-il également souligné.

Du 30 juillet au 2 août, les capitaines Michel Murr, Bilal Daher, Salim Ghadban, Raymond Farah, Nach’at Berry, Claude Helou, Ali Najm, Marwan Mitri, Chadi el-Oud, Mohammad Hadba et Hady Makhlouf assisteront ainsi à des matchs de basket-ball entre la Serbie et Porto Rico, puis entre les États-Unis et le Soudan du Sud, en sus de visites de Lille et de rencontres avec des pompiers sur place. Dans un second temps, du 3 au 6 septembre, les capitaines Gaby Khoury, Georges Chamoun, Oussama Salam, Tanios Farès et Michel Murr se rendront sur les sites parisiens des Jeux paralympiques. Sponsorisée par CMA-CGM, MEA, la ville de Paris et EDF, l’opération destinée à la brigade libanaise est unique et prend tout son sens dans le contexte difficile que connaît le Liban ces dernières années.

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L’ange gardien du port

Cette initiative « se situe dans la continuité de notre engagement auprès de la ville de Beyrouth. La ville de Paris a envoyé de l’aide au moment des explosions au port et nous suivons de près la situation du pays », pris dans des affrontements entre le Hezbollah et l’armée israélienne au Liban-Sud depuis octobre dernier, détaille Marine Perrin, de la Délégation générale aux relations internationales de la ville de Paris et chargée des relations avec l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, ainsi que des droits humains, qui s’est chargée avec son équipe d’organiser le programme du volet parisien de l’accueil des pompiers libanais. « Nos liens avec l’ambassade de France au Liban sont étroits, et lorsque nous avons eu vent de ce projet, nous nous sommes volontiers impliqués. Nous programmons un séjour personnalisé, où les pompiers assisteront notamment à la demi-finale de basket-ball masculin, à Paris Bercy, le 5 septembre », précise-t-elle.

Des pompiers de Beyrouth discutent avec Armand Morand (c.), expert en protection civile à l’ambassade de France au Liban, le 25 juillet 2024, dans leur caserne à la Quarantaine. Photo Matthieu Karam

Ce séjour permettra également aux pompiers libanais de rencontrer leurs homologues de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris. « Nous prévoyons enfin des visites de la ville, autour de différents lieux culturels dont les enjeux sécuritaires sont importants, notamment la tour Eiffel et la Seine. L’idée est de leur proposer un programme qui fasse sens dans leur parcours », poursuit Marine Perrin. Un voyage qui ravive un lien historique solide et vivant entre la Brigade de sapeurs-pompiers de Beyrouth et la France. « Notre brigade a été fondée en 1923 par le capitaine Maurice Marceau, c’est la plus ancienne du Moyen-Orient. On travaille souvent dans l’ombre et nous sommes fiers de participer aux JO français. Nous serons en première loge pour voir comment gérer la sécurité d’un événement de cette ampleur », souligne Michel Murr, capitaine à la brigade libanaise.

« La reconnaissance de l’engagement des pompiers libanais »

Également chef de formation, chef de l’unité NRCB (concernant les risques nucléaires, radiologiques, chimiques et biologiques) et de l’unité du sauvetage maritime, le capitaine Michel Murr est engagé auprès des pompiers libanais depuis le 17 juillet 1996. Diverses tragédies ont jalonné son parcours : « Cinq collègues sont décédés lors du bombardement de la centrale d’électricité de Jamhour (dans les années 1990) et deux ont perdu la vie lors du sinistre dans un entrepôt de papier et d’enveloppes à Beyrouth (il y a une vingtaine d’années). Enfin, en 2020, nous gardons en mémoire le décès de 10 collègues qui intervenaient sur le port de Beyrouth lors des explosions », rappelle-t-il avec émotion.

Henry Simonin (1er à gauche), conseiller politique à l’ambassade de France au Liban, discute avec des officiers des pompiers de Beyrouth, le 25 juillet 2024, dans leur caserne à la Quarantaine. Photo Matthieu Karam

« La décision de l’ambassade de France de nous offrir ce voyage marque une volonté de nous remercier pour tous les efforts que nous fournissons pour protéger notre ville malgré la crise. C’est un privilège pour nous d’être invités à un tel événement, et cela concrétise la reconnaissance de l’engagement des pompiers », poursuit le capitaine. Ainsi, le casting des participants a souhaité tenir compte de l’implication dans les incidents récents. « Nous avons choisi ceux qui se sont engagés dans des missions récentes difficiles, malgré la crise, comme l’explosion au port, mais aussi le feu qui s’est déclenché dans la zone libre du duty free du port en septembre 2020. Sans oublier les collègues qui ont participé aux missions liées au tremblement de terre qui a frappé la Turquie en février 2023. Ils ont quitté leurs familles pour aller sauver des gens à Kahramanmaras », ajoute Michel Murr, familier d’un transfert de compétences régulier avec ses homologues français.

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« Nous échangeons régulièrement lors de formations qu’ils proposent, ce qui nous est d’autant plus précieux que notre situation est très critique. Après 28 ans de service, le salaire mensuel d’un capitaine est de 560 dollars ; pour les nouveaux recrutés, on est à 350 dollars. Nos besoins sont immenses, nos engins et nos tenues les plus récents datent de 2008 et une partie de notre équipement a brûlé », déplore le capitaine. « Nous tenons à remercier tous ceux qui nous soutiennent par leurs dons, notamment la France, les ONG, ainsi que l’association L Blanches, fondée par notre représentant Claude Hage qui donne beaucoup de lui-même pour nous aider », souligne-t-il. 

Dans le cadre des Jeux olympiques qui démarrent ce vendredi dans la capitale française, une quinzaine de capitaines appartenant à la brigade de sapeurs-pompiers de Beyrouth se rendront bientôt en France afin d’assister à des compétions olympiques à Lille, puis paralympiques à Paris. Une initiative globale proposée par l’ambassadeur pour le Sport, Samuel Ducroquet, du ministère de...
commentaires (4)

God bless them.

Marie Claude

21 h 07, le 28 juillet 2024

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Commentaires (4)

  • God bless them.

    Marie Claude

    21 h 07, le 28 juillet 2024

  • Bravo les pompiers bien mérité. Fière de vous. Vous portez très haut notre patrie. Contrairement à nos politiciens qui ne pensent qu à leur intérêt personnel et oublient qu ils sont élus pour servir leur patrie.

    Tacla sfeir

    07 h 45, le 28 juillet 2024

  • Bravo et Félicitations. Nos pompiers méritent tous les honneurs. Avec les moyens de bord, ils s'en sortent. Une pensée aux pompiers décédés lors de l'explosion du 04 Août au port de Beyrouth. Ils ont accourus pour éteindre le feu sans savoir qu'il y avait des produits explosifs que des assassins ont placé dans ces dépôts. Sachant que des politiques étaient au courant et avaient réagi mollement.Pour disputer un siège au parlement,ils sont vifs,réactifs et agressifs mais pour des produits explosifs et au lieu d'informer les pompiers ils se sont contentés du minimum syndical.

    LE FRANCOPHONE

    22 h 06, le 25 juillet 2024

  • Che bravi

    Eleni Caridopoulou

    21 h 52, le 25 juillet 2024

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