Le pavillon de Bahreïn conçu par Lina Ghotmeh pour l’Expo Osaka 2025. Photo @Lina Ghotmeh
Pour cette nouvelle édition, c’est au Japon que l’exposition universelle de 2025 aura lieu, et c’est une Franco-Libanaise qui y reçoit les honneurs. L’Exposition internationale d’Osaka 2025 se déroulera dans la région d’Osaka-Kansai du 13 avril au 13 octobre 2025. Le thème principal en est « Concevoir la société future pour nos vies », avec trois sous-thèmes : « Sauver des vies », « Renforcer des vies » et « Connecter des vies ».
Les organisateurs prévoient plus de 28 millions de visiteurs qui viendront découvrir les contributions de près de 150 pays. Marquant sa quatrième participation à cet événement, après Expo Shanghai 2010, Expo Milan 2015 et Expo Dubaï 2020, le royaume de Bahreïn a fait appel à Lina Ghotmeh et son studio Lina Ghotmeh—Architecture, basé à Paris, pour concevoir le design du pavillon bahreïnien.
Par le biais de sa présence, Bahreïn entend mettre en avant son emplacement géographique unique et stratégique en tant que carrefour maritime historique dans la région du Golfe, et son histoire en tant que grand port commercial. À travers son design ingénieux et distingué, Lina Ghotmeh célébrera la diversité culturelle et l’innovation de la société bahreïnienne, reconnue pour son ouverture au monde, tout en magnifiant l’image de son Liban.
Situé dans la zone « Renforcer des vies », face à la mer, le design s’inspire, selon l’architecte qui en a partagé les grandes lignes aux médias, des boutres, traditionnelles embarcations du Bahreïn, réinterprétant les techniques millénaires de construction navale qui mettent en valeur le riche savoir-faire et le patrimoine manufacturier de la ville, aux côtés de l’art du bois japonais, en célébration des relations bilatérales entre les deux pays. Lina Ghotmeh explique, dans un communiqué, que « la forme du pavillon évoque les navires qui naviguaient autrefois le long des côtes de l’Arabie orientale et de l’Afrique de l’Est, tissant des récits enchanteurs d’une nation bahreïnienne de marins ».
Jonglant entre modernité et tradition, le pavillon sera construit en bois, avec une structure extérieure en aluminium, en accord avec la vision de Bahreïn de promouvoir la durabilité, et sera entièrement recyclé après l’événement. C’est sa proximité avec la mer qui sera utilisée pour le refroidissement et la ventilation, dans une réinterprétation contemporaine des méthodes de refroidissement ancestrales, réduisant le besoin de méthodes mécaniques.
Pour Lina Ghotmeh, formée chez Jean Nouvel, ce n’est pas son premier défi. Elle a été la conceptrice du bâtiment dédié à la maroquinerie Hermès en Normandie, du pavillon de la célèbre Serpentine Gallery de Londres, du Musée national estonien et du Musée d’histoire naturelle à Copenhague. Elle est aussi la lauréate de nombreux prix, tels le prestigieux prix 2020 de la Shelling Architecture Foundation, pour son bâtiment Stone Garden à Beyrouth, la récompense Woman of Outstanding Achievement 2020 (« Femme aux réalisations exceptionnelles ») attribuée par Tamayouz, le prix Great Arab Minds 2023 ainsi que le concours Réalimenter Masséna lancé par la ville de Paris.
Sa récente réalisation incarne non seulement son génie créatif, mais aussi le rayonnement du savoir-faire libanais dans le domaine de l’architecture. Ses projets se retrouvant souvent à la une de nombreuses revues spécialisées, Lina Ghotmeh est une fierté incontestée pour son pays d’origine.