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Société - SÉCURITÉ

Produits « dangereux » à Zouk : Salim Sayegh demande à Mikati d’intervenir

Le député du Kesrouan déplore que le ministre sortant de l’Environnement n’ait pas encore donné son feu vert pour le transport de ces produits hors de la centrale électrique. Nasser Yassine nie toute responsabilité.

Produits « dangereux » à Zouk : Salim Sayegh demande à Mikati d’intervenir

La centrale électrique de Zouk, sur la côte du Kesrouan. Photo d’archives P.H.B./L'OLJ

Salim Sayegh, député Kataëb du Kesrouan, a haussé le ton mardi pour dénoncer l’inaction du gouvernement par rapport au transport de matières toxiques et potentiellement dangereuses selon lui, entreposées depuis de nombreuses années dans la centrale électrique de Zouk Mikhaël, dans le Kesrouan. Des propos que le député a tenu lors d’une conférence de presse au Parlement, présentée comme une « lettre au Premier ministre (sortant) Nagib Mikati », quelques jours seulement après un sit-in effectué vendredi par des habitants de Zouk devant la centrale, en sa présence et celle d’autres députés de l’opposition.

Dans cette lettre, Salim Sayegh déplore que « la société allemande CombiLift, représentée par Tecmo, n’ait pas encore pu déplacer ces matières faute d’autorisation délivrée par le ministre de l’Environnement ». Cette société, ajoute-t-il, « a averti Électricité du Liban (EDL, dont dépend la centrale), qu’elle allait résilier le contrat en raison du retard à délivrer l’autorisation » par le ministère de l’Environnement. EDL avait précédemment précisé que le contrat avait été signé avec Tecmo le 11 février 2022, mais n’avait pas été finalisé faute d’autorisation.

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« Le ministre (sortant) de l’Environnement (Nasser Yassine), dans sa réponse aux requêtes, assure ne pas avoir reçu de dossier complet qui peut servir de base pour une autorisation d’exportation », a expliqué Salim Sayegh, justifiant par là sa démarche de demander au Premier ministre d’intervenir en vue de régler cette affaire « qui est une question de vie ou de mort pour les riverains ».

Interrogé par L’Orient-Le Jour, Nasser Yassine nie catégoriquement sa responsabilité dans ce retard. « J’ai déjà expliqué à M. Sayegh, à EDL et à tous les concernés qu’il n’y a pas de dossier au ministère, rien que des messages envoyés depuis 2021, quand la compagnie en question œuvrait à exporter certaines matières dangereuses du port de Beyrouth, et que les stocks de Zouk devaient y être inclus », dit-il. Et l’affaire s’était arrêtée là, selon lui.

Pour M. Yassine, l’exportation de matières potentiellement dangereuses est une affaire délicate qui s’inscrit dans le cadre de la Convention de Bâle et nécessite un accord avec un pays qui accepte de recevoir le chargement en question. « J’ai demandé à EDL de conclure un nouvel accord avec une compagnie, m’engageant, si un dossier m’est envoyé, de le finaliser le plus rapidement possible », ajoute-t-il.

Ni inflammables ni explosives ?

L’affaire des matières chimiques potentiellement dangereuses entreposées dans des infrastructures comme les centrales de Zouk ou de Zahrani (Liban-Sud) défraie régulièrement la chronique, les riverains redoutant la répétition du scénario de l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, due à l’entreposage non sécurisé de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium. Dans le cas de Zouk, EDL a publié plusieurs communiqués assurant que les matières en question ne sont pas dangereuses, « ni inflammables ni explosives ».

De son côté, le ministre Yassine réitère qu’elles sont de celles utilisées normalement dans une centrale. « Elles ne sont pas problématiques en soi mais doivent être manipulées et entreposées de manière adéquate », dit-il. Certaines devront être exportées mais d’autres seraient toujours en cours d’utilisation, poursuit-il. « Dans tous les cas, tant que cette question inquiète les riverains, il faut faire tout pour les rassurer », dit-il.

Une source sécuritaire non autorisée à s’exprimer dans les médias nous avait expliqué en avril dernier que ces matières ne sont pas dangereuses « sauf si elles sont mélangées à d’autres produits » et qu’elles doivent « néanmoins être déplacées ».

Et c’est ce qu’a revendiqué mardi M. Sayegh. « Il est inacceptable de retarder l’exportation de matières chimiques qui paniquent les riverains déjà éprouvés par une succession de crises, et de traiter une question aussi grave avec une telle légèreté, sous des prétextes purement administratifs », s’est-il insurgé. « Il ne servira à rien de se lancer des accusations une fois que la catastrophe se sera produite », a-t-il ajouté.

La conférence de presse de M. Sayegh avait été précédée par une action entreprise par plusieurs députés de l’opposition. On peut lire sur le compte X de la députée Najat Aoun Saliba qu’elle a, avec les députés Paula Yacoubian, Yassine Yassine, Ibrahim Mneimné, Firas Hamdane et Melhem Khalaf, adressé une question au gouvernement sur le retard dans le transport des matières chimiques entreposées à Zouk. « Il s’agit d’une question de grande importance et qui doit être traitée de toute urgence », ont-ils écrit dans le document. 

Salim Sayegh, député Kataëb du Kesrouan, a haussé le ton mardi pour dénoncer l’inaction du gouvernement par rapport au transport de matières toxiques et potentiellement dangereuses selon lui, entreposées depuis de nombreuses années dans la centrale électrique de Zouk Mikhaël, dans le Kesrouan. Des propos que le député a tenu lors d’une conférence de presse au Parlement, présentée comme une « lettre au Premier ministre (sortant) Nagib Mikati », quelques jours seulement après un sit-in effectué vendredi par des habitants de Zouk devant la centrale, en sa présence et celle d’autres députés de l’opposition.Dans cette lettre, Salim Sayegh déplore que « la société allemande CombiLift, représentée par Tecmo, n’ait pas encore pu déplacer ces matières faute d’autorisation délivrée par le ministre de...
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