
Un camion transportant de l'aide humanitaire pour la bande de Gaza roule au poste frontière de Kerem Shalom entre le sud d'Israël et Gaza, le 30 mai 2024. Photo AFP/JACK GUEZ
Les convois d'aide des organisations humanitaires entrant à Gaza sont « remplacés » par des livraisons commerciales, ont déploré des organisations humanitaires, citées lundi dans le Guardian, alors que la population de l'enclave palestinienne fait toujours face à la famine.
Ces informations ont été publiées alors que le passage frontalier de Rafah, à la frontière entre le territoire palestinien assiégé et l'Égypte, a été pris par Israël et que seul le passage de Kerem Shalom est actuellement ouvert.
Le Guardian explique que, bien que les données de l'ONU indiquent une baisse de deux tiers des livraisons d'aide, les responsables israéliens affirment que le nombre total de camions entrant dans la bande de Gaza a augmenté en mai par rapport au mois d'avril. Une différence attribuée, selon des organisations humanitaires, à une hausse des convois commerciaux, après la levée de l'interdiction des ventes de nourriture à Gaza en provenance d'Israël et de Cisjordanie occupée, en mai dernier.
Les organisations humanitaires avertissent que le fait de donner la priorité aux camions commerciaux plutôt qu'à l'aide humanitaire compromet gravement les efforts déployés pour faire face à l'escalade de la famine dans l'enclave de Gaza. Un groupe de 20 agences humanitaires a mis en garde cette semaine contre le « mirage de l'amélioration de l'accès » à Gaza, alors que les efforts visant à nourrir les Palestiniens sont sur le point de s'effondrer. « Alors que Kerem Shalom reste officiellement ouvert, les camions commerciaux ont été prioritaires, et le mouvement de l'aide reste imprévisible, incohérent et extrêmement faible », a-t-il averti.
« Pendant la plus grande partie de la guerre, les autorités israéliennes ont presque exclusivement autorisé les fournitures humanitaires, même si elles n'étaient pas suffisantes. C'est ainsi qu'une population entière de 2 millions de personnes a été tributaire de l'aide humanitaire », a expliqué au Guardian Juliette Touma, directrice de la communication de l'Unrwa, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. « Ensuite, elles ont commencé à faire entrer des fournitures commerciales, une fois que les gens ont épuisé leurs ressources, et il y a un énorme problème de pénurie d'argent à Gaza. Très, très peu de gens pourront se permettre d'acheter les fournitures qui arrivent », a-t-elle ajouté.