
Des Palestiniens éteignant un incendie après une frappe israélienne sur un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 mai 2024. Photo Mohammad Salem/Reuters
Ezzedine Chahine, médecin anesthésiste à l’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa, à Gaza, raconte à L’OLJ la frappe israélienne de dimanche soir à Rafah dans le sud de l’enclave, contre le camp de déplacés de « Barkasat », qui a tué 45 personnes, dont certaines auraient été « brûlées vives », selon le bilan provisoire le plus récent du ministère de la Santé du Hamas.
Voici son témoignage :
« Je suis anesthésiste à l’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa. Nous sommes le seul hôpital qui fonctionne encore dans le centre de Gaza. Généralement, nous ne recevons pas de blessés de Rafah. Mais à cause du nombre de blessés et de la sévérité des blessures, les hôpitaux de campagne – qui sont les seuls qui opèrent à Rafah – ne pouvaient pas traiter ces cas. En parallèle, nous avons aussi reçu des blessés de Nousseirate, où il y a eu des bombardements toute la nuit.
« La plupart des blessés venant de Rafah étaient dans un état sévère, et présentaient des brûlures. Certains avaient plus de 50 % du corps brûlé. Il semblerait que des roquettes spéciales ont été utilisées pour infliger ce genre de brûlures. Nous savons reconnaître les armes utilisées, en fonction des blessures. Beaucoup des blessés sont passés par le bloc opératoire. Pour la plupart d’entre eux, s’ils ne sont pas morts sur le coup, ils mourront dans les prochains jours.
« D’habitude, quand ce genre de cas de brûlure sévère arrive, les patients sont envoyés dans des centres spécialisés. Il y en avait un à l’hôpital al-Chifa, c’était le seul, mais celui-ci n’est plus opérationnel. Nous avons essayé de trouver des disponibilités dans les soins intensifs, mais il n’y avait plus de place.
« C’est difficile d’expliquer et de faire comprendre aux autres ce qui nous arrive… Le système sanitaire est presque effondré. Le corps médical travaille sans arrêt depuis huit mois et pendant des heures interminables. Les médecins font aussi face à la souffrance de la vie quotidienne, nous avons parfois des médecins qui vivent dans des tentes. Nous devons chercher du pain et de l’eau, qui sont difficiles d’accès.
« Avant, le passage de Rafah était encore ouvert et quelques cas, très minoritaires, surtout les plus délicats, pouvaient sortir de l’enclave pour être traités. Il y avait des délégations qui venaient de plusieurs organisations et de plusieurs pays, que ce soit des équipes médicales ou autres, ils nous soutenaient dans notre travail. Ils nous apportaient du matériel médical ou certains médicaments. C’est fini maintenant. Le passage de Rafah a été fermé : plus personne ne peut sortir ou entrer.
« La situation est catastrophique. Et c’est massacre après massacre. »
FOUS ET CRIMINELS PERDENT LEURS NERFS ET SE LANCENT DANS LE GENOCIDE. QUI A DIT QUE HITLER EST MORT ?
20 h 20, le 27 mai 2024