Même à plus de 3 000 kilomètres, témoigner est une prise de risque. Une source de peur. Pour les Syriens qui ont accepté jeudi matin de raconter leur histoire devant la cour d’assises de Paris, il a fallu s’armer d’un courage exemplaire. On n’échappe jamais définitivement aux rouages de la machine Assad. Qui sait, celle-ci peut vous rattraper ou s’attaquer aux vôtres restés en Syrie. Abdulrahman et Nasser ont patiemment, dignement, mis en mots leurs souffrances. L’un a été arrêté en avril 2011, l’autre en mai de la même année. Tous deux sont passés par l’abominable centre de Mezzeh dirigé par les services de renseignement de l’armée de l’air, là où Mazzen Dabbagh et son fils Patrick Abdelkader Dabbagh ont été vus vivants pour la dernière fois. Ils ont décrit les actes de torture subis et les humiliations, dont l’électrocution de parties...