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Dernières Infos - Etats-Unis

Plus de 130 arrestations à New York après des manifestations étudiantes pour Gaza


Des pro-palestiniens et des pro-israéliens devant l'entrée de l'université de Columbia à New York le 22 avril 2024. Photo Charly TRIBALLEAU / AFP

Plus de 130 personnes ont été arrêtées dans la nuit de lundi à mardi devant des locaux de la prestigieuse Université de New York (NYU) après des manifestations étudiantes pro-palestiniennes, dernier épisode de la tourmente provoquée par le conflit à Gaza sur des campus américains.

Les 133 personnes ont été relâchées, a affirmé à l'AFP un porte-parole de la NYPD, la police new-yorkaise. Parmi elles figurent des étudiants et des enseignants à NYU, selon des témoignages sur les réseaux sociaux.

Mais le vif débat, et la colère, sont loin de retomber.

De nombreuses universités américaines parmi les plus connues se sont retrouvées au coeur de l'actualité avec la guerre à Gaza, déclenchée il y a presque sept mois par une attaque du Hamas en Israël.

Acccusées de ne pas faire assez contre l'antisémitisme, deux présidentes d'universités, dont celle de Harvard, ont dû démissionner il y a quelques mois.

Ces derniers jours, plusieurs campus se sont embrasés.

C'est de l'université de Columbia, à New York, qu'est partie cette nouvelle vague de protestation: une centaine d'étudiants pro-palestiniens, réclamant la fin de la guerre qui ravage Gaza et que leur établissement boycotte toute activité en lien avec Israël, y ont été interpellés la semaine dernière.

La présidente de Columbia avait appelé les forces de l'ordre à intervenir.

"Maîtrisée" 

C'est aussi ce qui s'est passé à NYU, selon une lettre de l'université publiée par la police et appelant les agents à "évacuer les manifestants".

"S'ils refusent de partir, nous demandons à la NYPD de prendre des mesures coercitives en conséquence, pouvant aller jusqu'à l'arrestation", selon ce courrier.

Pour justifier son recours à la police, l'université a affirmé avoir constaté des comportements "hostiles et perturbant l'ordre public".

"Nous avons aussi appris qu'il y avait des slogans intimidants et que plusieurs incidents antisémites avaient été rapportés", a écrit un porte-parole dans un communiqué.

Une association de professeurs de NYU a vivement dénoncé la décision "capricieuse et injustifiée" de l'université d'appeler les forces de l'ordre à la rescousse, affirmant en outre n'avoir observé aucun comportement antisémite.

"Personne sur la place n'a été, à aucun moment, violent ou antisémite, que ce soit en paroles ou en gestes", a déclaré l'Association américaine des professeurs d'université.

"La manifestation était certes bruyante mais elle était maîtrisée. Et le but même des protestations est de perturber le quotidien pour que les problèmes ne puissent pas être ignorés", a-t-elle poursuivi.

Un manifestant cité par la chaîne CBS a expliqué vouloir "que notre université reconnaisse qu'un génocide est en cours et qu'il y a des étudiants palestiniens qui méritent d'être entendus".

Sommet de l'Etat 

Le sujet s'est transformé en un débat mouvementé et souvent violent sur la liberté d'expression.

Des étudiants et enseignants accusent leurs universités de chercher à censurer un discours politique, tandis que plusieurs personnalités, dont des élus du Congrès, accusent en retour les militants d'attiser l'antisémitisme.

A Columbia, un rabbin lié à une organisation d'étudiants juifs orthodoxes a "fortement" conseillé aux étudiants juifs de rentrer chez eux, estimant que leur sécurité n'était pas garantie.

Dimanche, le président démocrate Joe Biden est lui-même intervenu.

"Ces derniers jours, nous avons été témoins de harcèlement et d'appels à la violence contre des juifs", a-t-il déclaré dimanche, à la veille de la Pâque juive.

"Cet antisémitisme flagrant est répréhensible et dangereux, et il n'a absolument pas sa place sur les campus universitaires, ni nulle part dans notre pays", a-t-il ajouté.

Son rival pour la présidentielle de novembre, le républicain Donald Trump, a tenu à s'exprimer sur le sujet mardi matin, juste avant d'entrer dans la salle d'audience pour la reprise de son procès à New York.

"Ce qui se passe au niveau des universités, à Columbia, NYU et d'autres, c'est une honte", a-t-il lancé, évoquant "des gens très radicaux qui veulent démanteler les facs".

Le débat est remonté jusqu'au Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, qui a parlé à Genève mardi d'un "exercice d'équilibre difficile" entre la liberté d'expression et la possibilité de restrictions "légitimes".

Plus de 130 personnes ont été arrêtées dans la nuit de lundi à mardi devant des locaux de la prestigieuse Université de New York (NYU) après des manifestations étudiantes pro-palestiniennes, dernier épisode de la tourmente provoquée par le conflit à Gaza sur des campus américains.Les 133 personnes ont été relâchées, a affirmé à l'AFP un porte-parole de la...