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Moyen-Orient - Turquie

Erdogan appelle les Palestiniens "à l'unité" après sa rencontre avec Haniyé

Cette photo prise et publiée par le bureau de presse de la présidence turque le 20 avril 2024, montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) serrant la main d'Ismail Haniyé, le chef politique du mouvement palestinien Hamas, au bureau présidentiel de Dolmabahce à Istanbul. Photo AFP / bureau de presse de la présidence turque

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyé est reçu samedi à Istanbul par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui espère imposer sa médiation entre Israël et le mouvement palestinien. Selon les médias turcs, la rencontre qui a débuté peu après 14H30 (11H30 GMT) au palais de Dolmabahce sur le Bosphore était toujours en cours deux heures plus tard.

La présidence turque a diffusé une série de photos montrant le chef de l'Etat présidant la réunion avec, sur sa droite, M. Haniyé et sa délégation dont Khaled Mechaal, l'un des principaux dirigeants du Hamas, étreint par le chef de l'Etat à son arrivée. Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan et le chef des services de renseignements (Mit) Ibrahim Kalin assistent également à la rencontre, selon ces photos. Selon la présidence turque, aucune conférence de presse n'est prévue à l'issue de la rencontre, la première depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.

M. Erdogan avait confirmé vendredi ce premier tête-à-tête depuis juillet 2023, tout en restant extrêmement discret sur son objet: « Gardons l'ordre du jour pour nous et M. Haniyé », avait-il glissé aux journalistes. Le Hamas a pour sa part simplement indiqué vendredi soir que la guerre dans la bande de Gaza serait au menu.

M. Haniyé était arrivé vendredi soir à Istanbul, l'un de ses lieux de résidence depuis 2011, où il ne s'est rendu officiellement qu'une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza. Il avait alors rencontré le chef de la diplomatie turque avec lequel il s'est longuement entretenu mercredi à Doha.

A cette occasion, a rapporté M. Fidan, les représentants du Hamas lui « ont répété qu'ils acceptent la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967 » donc, implicitement l'existence de l'Etat d'Israël, « et de renoncer à la lutte armée après la création de l'État palestinien ».

« Plus besoin de branche armée »

« Le Hamas n'aura alors plus besoin d'avoir une branche armée et continuera d'exister en tant que parti politique », avait détaillé M. Fidan qui s'était dit « heureux de recevoir un tel message ». Le ministre turc disait également s'être fait l'écho auprès de ses interlocuteurs des « inquiétudes des Occidentaux » pour qui le Hamas est un mouvement terroriste « qu'ils comparent à Daech », acronyme arabe désignant le groupe Etat islamique.

La Turquie, qui se veut le fer de lance du soutien à la cause palestinienne, apporte un appui solide et constant aux responsables du Hamas, mais elle s'est trouvée écartée de la médiation entre Israël et le mouvement palestinien.

Cette visite de M. Haniyé intervient au moment où le Qatar, qui assume un rôle pivot dans les négociations entre Israël et le Hamas, a dit vouloir « réévaluer » son rôle et alors que les négociations pour arracher une trêve et la libération des otages israéliens piétine. Les négociateurs qataris ont été particulièrement froissés par les critiques israéliennes et celles de certains démocrates américains. La Turquie pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

Cependant, Sinan Ciddi, chercheur associé à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD), à Washington, se montre circonspect et ne prédit à M. Erdogan qu'un rôle « très limité », au côté d'autres médiateurs, en raison du rejet qu'il suscite de la part d'Israël.

« Erdogan ne sera pas le bienvenu » affirme Sinan Ciddi en rappelant que le président turc a comparé Benjamin Netanyahu à « un nazi » et qualifié Israël « d'Etat terroriste ». « Tout au plus pourrait-il être appelé à passer des messages entre les négociateurs palestiniens et Israël », estime-t-il.

M. Fidan a par ailleurs reçu samedi le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Choukri. Tous deux ont insisté devant la presse sur les moyens de faire parvenir l'aide humanitaire à la population de Gaza, soulignant la « gravité » de la situation dans le territoire palestinien. « Les événements récents (entre Israël et l'Iran, ndlr) ont détourné l'attention de la communauté internationale des conditions tragiques à Gaza », a déploré M. Choukri.

M. Fidan a estimé pour sa part que « les autres pays ne devraient pas dire que (la situation) ne concerne que le Moyen-Orient. Tout ce qui concerne la Palestine affecte les lignes de fractures mondiales ».

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyé est reçu samedi à Istanbul par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui espère imposer sa médiation entre Israël et le mouvement palestinien. Selon les médias turcs, la rencontre qui a débuté peu après 14H30 (11H30 GMT) au palais de Dolmabahce sur le Bosphore était toujours en cours deux heures plus tard.La présidence...

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