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Dernières Infos - Conflit

A Jérusalem, des Israéliens flegmatiques après les explosions en Iran

Des cyclistes se préparent à rouler près de la porte de Jaffa, dans la vieille ville de Jérusalem, le 19 avril 2024. Photo AFP/RONALDO SCHEMIDT

Les nouvelles de la matinée sont dans "un coin de (sa) tête" mais hors de question pour Ditza Kornfeld, Israélienne de 63 ans, de modifier sa routine, après les explosions rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, nouveau signe des tensions dans la région.

"Nous avons pris l'habitude de ces situations anormales", raconte cette guide touristique, dont l'activité tourne au ralenti depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre. Sa préoccupation est toute autre : la préparation des repas pour les fêtes de Pessah, la pâque juive, qui commencent lundi soir.

Israël a juré de faire payer à l'Iran le prix de son attaque sans précédent sur le territoire israélien le 13 avril, en représailles à une attaque meurtrière que Téhéran a imputée à son ennemi le 1er avril contre son consulat à Damas.

Plusieurs explosions ont été signalées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, que des responsables américains cités dans des médias aux Etats-Unis ont attribuées à Israël, en riposte au barrage de tirs de drones et de missiles lancés par Téhéran.

L'Iran a minimisé l'impact des explosions de vendredi sans accuser directement Israël, qui ne les a pas revendiquées. 

"Jeu d'enfants" 

Dans sa boutique d'antiquités, Amitay Bendavid estime que les hostilités longtemps indirectes ont franchi un seuil.

Entre Israël et l'Iran, "c'était une guerre froide, et maintenant c'est un pays contre l'autre", estime l'antiquaire. Israël "doit taper fort, pas comme ça, là c'est un jeu d'enfants". 

La solution diplomatique, il n'y croit plus, même s'il craint l'escalade : "Israël n'a pas le choix" car l'Iran "ne comprend pas les mots, il ne comprend que le sang et le pouvoir", lâche cet homme de 37 ans. 

Un discours martial qu'assume également Mordeachay Menarsheof, un commerçant de 33 ans : "la solution diplomatique n'est pas la bonne" car "on veut la paix, mais ils ne la veulent pas". 

Devant sa boutique de chaussures de la rue de Jaffa, artère centrale de Jérusalem, ce juif d'origine iranienne appelle à tenir "des propos forts" contre l'Iran, qu'il accuse de "financer le terrorisme" au Moyen-Orient. 

Au volant de son taxi, Yossi Basher souhaite lui que les armes se taisent pour qu'Israël puisse avoir "des bonnes relations avec ses voisins".

"Il faut les deux", une solution militaire et une diplomatique, abonde Ditza Kornfeld, pour qui "un accord avec l'Iran" doit impliquer la communauté internationale. 

Mais pour que la diplomatie prévale, il faut en passer par la confrontation armée, croit savoir Amitay Bendavid, qui évoque l'exemple de la guerre des Six jours de 1967, marquée par la victoire d'Israël contre une alliance militaire de l'Egypte, la Syrie et la Jordanie. 

"Pourquoi la Jordanie et l'Egypte ont fait la paix avec Israël ? Parce qu'ils se sont battus contre nous et qu'ils ont perdu, c'est tout". 

Les nouvelles de la matinée sont dans "un coin de (sa) tête" mais hors de question pour Ditza Kornfeld, Israélienne de 63 ans, de modifier sa routine, après les explosions rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, nouveau signe des tensions dans la région.

"Nous avons pris l'habitude de ces situations anormales", raconte cette guide...