74 % des Israéliens rejettent une réponse contre l’Iran aux dépens de leurs alliances sécuritaires

Selon un sondage publié mardi par l’Université hébraïque de Jérusalem, près des trois quarts de l’opinion publique israélienne s'opposent à une frappe de représailles contre l'Iran, « si elle porte atteinte à l'alliance de sécurité d'Israël avec ses alliés ». À la suite de l’attaque massive de missiles et de drones lancés par Téhéran dans la nuit du 13 au 14 avril, Israël s’est engagé à répondre. Les alliés d’Israël menés par les États-Unis, l’ont toutefois exhorté à la retenue pour éviter un embrasement régional.

L’enquête a été menée les 14 et 15 avril par internet et par téléphone et a porté sur un échantillon de 1 466 hommes et femmes représentant des Israéliens adultes, juifs et arabes, a indiqué l’université dans un communiqué repris par le Times of Israël. Les résultats révèlent également que 56 % des personnes interrogées estiment qu’Israël doit se conformer aux demandes politiques et militaires de ses alliés, afin de « garantir un système de défense durable dans le temps ». En outre, 59 % pensent que l’assistance américaine à Israël contre l’attaque iranienne oblige Jérusalem à coordonner ses futures opérations sécuritaires avec Washington.

Selon les chiffres de l’armée israélienne 99 % des projectiles se sont heurtés au bouclier de défense auquel ont contribué les États-Unis, et qui impliquait aussi les forces britanniques, françaises et jordaniennes. Seuls quelques missiles, parmi les plus de 300 projectiles envoyés, ont réussi à percer la défense israélienne et atteindre des cibles dans le pays, ne causant que des dégâts mineurs et une blessée grave. Le sondage souligne ainsi l’importance de la dépendance sécuritaire d'Israël vis-à-vis de ses alliés occidentaux.

Si de tels chiffres ne sont pas disponibles pour mesurer les réactions des Iraniens après l'opération lancée par Téhéran en représailles à l’attaque sur son annexe consulaire à Damas le 1er avril, « il y avait beaucoup de peur, beaucoup d'incertitude et beaucoup de colère à l'égard d'un gouvernement qui les impliquait potentiellement dans un conflit dont ils ne voulaient vraiment pas se mêler », suggérait mardi le chercheur iranien Arash Azizi, cité par le quotidien Haaretz.