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Une université californienne annule le discours d'une étudiante pro-palestinienne

Un étudiant traverse devant une enseigne de l'Université de Californie du Sud (USC). Photo Frederic J. BROWN / AFP

Le discours public d'une étudiante pro-palestinienne a été annulé par l'Université de Californie du Sud (USC), qui invoque des raisons de "sécurité" à cause des polémiques engendrées par la guerre menée par Israël à Gaza. Major de promotion de ce prestigieux établissement de Los Angeles, Asna Tabassum devait prendre la parole lors de la remise des diplômes prévue en mai. 

Mais la direction a décidé lundi de ne pas honorer cette tradition, à cause de la "tournure alarmante" prise par la controverse entourant cette étudiante musulmane, qui soutient la cause pro-palestinienne sur les réseaux sociaux. Le recteur de l'université, Andrew Guzman, a invoqué "des risques substantiels de sécurité et de perturbations lors de la cérémonie de remise des diplômes", qui doit accueillir 65.000 personnes sur le campus. "Nous ne pouvons ignorer le fait que des risques similaires ont conduit à du harcèlement et même à des violences sur d'autres campus", a-t-il fait valoir dans un e-mail.

Mme Tabassum se dit elle victime d'une "campagne de haine" de la part de militants "anti-musulmans et anti-palestiniens", destinée à la "réduire au silence". "En annulant mon discours, USC ne fait que céder à la peur et récompenser la haine", a déploré cette étudiante en ingénierie biomédicale, dans un communiqué.

Cet épisode est une nouvelle illustration des tensions à l'oeuvre sur les campus américains depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas il y a six mois. Les manifestations y sont fréquentes et certains établissements prestigieux ont été accusés de tolérer des discours antisémites.

Les présidentes d'Harvard et de l'université de Pennsylvanie ont notamment démissionné, après une audition polémique au Congrès sur leur manière d'encadrer d'éventuelles dérives.

Mercredi, la présidente de l'université Columbia doit également être entendue par les parlementaires américains sur ce sujet. 

A Los Angeles, USC a déjà été le théâtre de précédents incidents. Fin novembre, un professeur juif a été banni plusieurs jours du campus à cause d'une polémique suscitée par ses propos.

"Le Hamas, c'est des meurtriers", avait déclaré John Strauss face à un rassemblement d'étudiants pro-palestiniens. "C'est tout ce qu'ils sont. Tout le monde devrait être tué, et j'espère qu'ils le seront tous."

Depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque du Hamas qui a fait 1.170 morts israéliens, la contre-offensive israélienne a tué 33.843 personnes dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas. Dans les deux camps, la majorité des morts sont des civils.

Le discours public d'une étudiante pro-palestinienne a été annulé par l'Université de Californie du Sud (USC), qui invoque des raisons de "sécurité" à cause des polémiques engendrées par la guerre menée par Israël à Gaza. Major de promotion de ce prestigieux établissement de Los Angeles, Asna Tabassum devait prendre la parole lors de la remise des diplômes...