Le Hamas "militairement vaincu" à Gaza, affirme Gantz ; trois fils de Haniyeh tués dans une frappe israélienne : jour 187 de la guerre

Nous vous remercions d'avoir suivi notre couverture en direct de la guerre de Gaza.

Nous poursuivrons notre couverture du conflit dès demain matin.

Le Hezbollah a revendiqué en soirée deux frappes contre des positions israéliennes. 

- La première à 19h contre la position de "Samaka", dans les hauteurs contestées de Kfarchouba, avec des tirs d'artillerie.

- La seconde à 19h30, avec des "missiles", contre la "caserne de Zebdine", dans les fermes de Chebaa contestées. 

Il s'agit des deux seules frappes annoncées jusqu'à présent par le groupe depuis le début de cette première journée de fête du Fitr, qui marque la fin du mois de ramadan. 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a présenté ses condoléances au chef du Hamas Ismail Haniyeh, dont trois fils ont été tués dans la bande de Gaza lors d'une attaque revendiquée par les Israéliens, a annoncé son bureau.

Au cours d'une conversation téléphonique, M. Erdogan a déclaré au dirigeant de ce mouvement islamiste palestinien qu'Israël serait "tenu pour responsable au regard de la loi des crimes contre l'humanité qu'il a commis", selon un communiqué diffusé par la présidence turque sur les réseaux sociaux.

Joe Biden a assuré à Washington que le Hamas devait « avancer » sur la proposition qui lui a été soumise de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et l'accord sur les otages retenus dans le territoire palestinien.

« La balle est dans le camp du Hamas, il faut qu'ils avancent sur la proposition qui leur a été faite », a dit le président américain lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida. Joe Biden a également assuré qu'Israël n'autorisait « pas assez » d'aide à entrer dans Gaza, où la guerre dure depuis plus de six mois. 

L'armée israélienne et le renseignement intérieur ont confirmé avoir tué dans une frappe aérienne ciblée trois fils du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qualifiés d'"agents militaires" du mouvement islamiste palestinien.

"Les trois agents qui ont été frappés sont Amir Haniyeh, un commandant de cellule de l'aile militaire du Hamas, Mohammad Haniyeh, un agent militaire de l'organisation terroriste Hamas, et Hazem Haniyeh, également un agent militaire de l'organisation terroriste Hamas", a indiqué un communiqué de l'armée.

Le ministre Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a affirmé que le Hamas était "militairement vaincu" dans la bande de Gaza par l'armée israélienne qui poursuivra son offensive, notamment sur la zone de Rafah. "D'un point de vue militaire, le Hamas est vaincu. Ses combattants ont été éliminés ou se cachent. Ses capacités sont réduites et nous continuerons à frapper ce qui reste", a déclaré, selon l'AFP, le dirigeant d'opposition lors d'une visite à Sderot, dans le sud d'Israël.

Pour l'armée israélienne, qui combat le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza depuis plus de six mois, "la victoire viendra pas à pas", a-t-il dit. "Nous sommes sur la bonne voie et nous ne nous arrêterons pas. Nous entrerons à Rafah. Nous retournerons à Khan Younès", la ville du sud de la bande de Gaza d'où l'armée israélienne a annoncé son retrait dimanche, a ajouté Benny Gantz.

Le chef du Hamas a également déclaré que le meurtre de ses trois fils n'impactera pas les revendications faites par le groupe dans ses négociations pour une trêve dans l'offensive israélienne et la libération d'otages israéliens. 

Dans son entretien sur Al-Jazeera, M. Haniyeh a précisé que ses enfants rendaient visite à des proches pour la fête du Fitr dans le camp d'al-Chati, dans le nord de la bande de Gaza, lorsqu'ils ont été ciblés par la frappe israélienne. Il a dénoncé la "brutalité" de l'Etat hébreu qui est "animé par l'esprit de vengeance" et "ne respecte aucune norme ni loi". 

Selon le chef du Hamas, 60 membres de sa famille ont été tués depuis le début de la guerre, qu'il a qualifiée de "nettoyage ethnique et génocide". Il a encore affirmé que les dirigeants palestiniens "ne reculeront pas, même si leurs familles et maisons sont prises pour cibles". 

Ismail Haniyeh a confirmé à al-Jazeera la mort de trois de ses enfants, Hazem, Amir et Mohammad, dans un raid israélien.  

"Grâce au sang des martyrs et à la douleur des blessés, nous créons l'espoir, nous créons l'avenir, nous créons l'indépendance et la liberté pour notre peuple et notre nation", a déclaré M. Haniyeh à la chaîne. 

⚡ Trois fils du responsable du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ainsi que plusieurs de ses petits-enfants ont été tués dans une frappe israélienne sur Gaza, selon la chaîne qatarie Al Jazeera. L’information a été relayée par d’autres médias, dont le Haaretz israélien qui cite des médias palestiniens. Selon le Haaretz, les fils de Haniyeh auraient été tués dans une attaque sur leur véhicule dans le camp de réfugiés d’al-Chati, à Gaza-Ville.

A noter qu'Ismaïl Haniyeh vit, lui, au Qatar depuis plusieurs années.

Le point sur la situation au Liban-Sud depuis ce matin :

En matinée, l’armée israélienne a attaqué à l'artillerie les localités de Naqoura et Kfar Kila (Marjeyoun) et ratissé la zone à l’aide de mitrailleuses, selon des habitants cités par notre correspondant.

A midi, des tirs d'obus de mortier ont été rapportés à Adaïssé et Blida (Marjeyoun).

A 14h30, l’armée israélienne a frappé avec des tirs d'artillerie Tallet al-Hamames au sud de Khiam (Marjeyoun) et un missile intercepteur a explosé dans le ciel de Kfar Kila.

Des avions de chasse israéliens ont également visé dans l'après-midi une maison vide dans la localité de Aïta el-Chaab (Bint Jbeil) l’après-midi, selon des sources sécuritaires citées par notre correspondant. La localité de Khiam a également été bombardée par l'aviation israélienne. Ces frappes n'ont fait aucune victime.

Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé un nouveau bilan de 33.482 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre

En 24 heures, 122 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère, qui fait état de 76.049 blessés en plus de six mois de guerre.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé à son homologue américain, Lloyd Austin, qu'Israël "n'a pas de date spécifique pour l'opération à Rafah", selon des sources citées par le Haaretz. Une déclaration qui contredit des propos donnés lundi par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui avait affirmé que cette opération "aura lieu" et qu'"une date a été fixée".  

Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, a estimé qu’Israël arrivera à un moment "où il se rendra compte qu’il ne peut pas continuer la guerre à Gaza", lors d’un événement dans le village de Toula, en hommage à un combattant du parti chiite mort au Liban-Sud. « Israël va devoir négocier avec les résistants (du Hamas) pour récupérer les otages (israéliens aux mains du Hamas) », a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs estimé que « si Israël arrive à vaincre la résistance à Gaza, il se tournera vers le Liban et essaiera de faire tomber la résistance (du Hezbollah), grâce au soutien occidental dont il bénéficie ».

(Photo NNA)

Une marche de soutien à Gaza a été organisée ce matin dans le camp palestinien de Bourj el-Chémali (Liban-Sud), après la prière du Fitr, "pour dénoncer les hostilités israéliennes et le génocide à Gaza", selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Commentant les hostilités en cours le long de la frontière libano-israélienne, le commandant de Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul), Aroldo Lazaro, a déclaré que "le danger d'escalade est réel" et qu'"il n'y a pas de solution militaire à la confrontation et à la violence actuelles". "Une solution politique et diplomatique est la seule voie possible", a-t-il ajouté dans un communiqué publiée à l'occasion de la fête du Fitr. Il a également appelé à une "cessation des hostilités et à une évolution vers un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme au conflit".

A travers la bande de Gaza, les Palestiniens fêtaient tristement aujourd'hui le premier jour la fête du Fitr, réunis pour prier dans leurs abris de fortune, autour de quelques bonbons ou de petits gâteaux préparés malgré les pénuries.

A Jérusalem, tout avaient en tête le drame de Gaza dans la foule de dizaines de milliers de fidèles réunis sur l'esplanade des Mosquées, encadrés par les forces de l'ordre israéliennes. "C'est le Fitr le plus triste que nous ayons vécu. Dans la mosquée on pouvait voir la tristesse sur les visages", a témoigné Rawan Abd, une infirmière âgée de 32 ans de Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.

"D'habitude nous venons à al-Aqsa pour une célébration, cette année nous sommes seulement venus pour nous soutenir les uns les autres. Toutes les pensées sont tournées vers ce qui se passe à Gaza", a ajouté Zaki, un homme de 37 ans.

Israël de son côté maintient son projet d'offensive terrestre sur la ville de Rafah, frontalière avec l'Egypte dans le sud de la bande de Gaza, qu'il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, malgré la présence d'un million et demi de personnes, selon l'ONU, en majorité des déplacés ayant fui la guerre plus au nord.

"Nous achèverons l'élimination des bataillons du Hamas, y compris à Rafah. Aucune force au monde ne nous arrêtera", a encore déclaré M. Netanyahu mardi. Selon le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, une telle opération ne semble toutefois pas "imminente".

Israël avait annoncé dimanche le retrait de ses troupes de la grande ville voisine de Khan Younès, détruite après plusieurs mois de combats, afin de préparer l'offensive sur Rafah. Des milliers de personnes y sont aussitôt revenues, errant dans les ruines poussiéreuses à la recherche de leur maison.

Le Hamas a dit "étudier la proposition" avant de transmettre sa réponse aux médiateurs. Ces déclarations ont été jugées "pas très encourageantes" par la Maison Blanche.

Les pays médiateurs - Qatar, Egypte, Etats-Unis - attendant à présent des réponses à une nouvelle proposition en trois étapes, soumise dimanche aux deux camps pour tenter de mettre fin à la guerre.

La première étape prévoit une trêve de six semaines, la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l'entrée de 400 à 500 camions d'aide alimentaire chaque jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon une source au sein du Hamas.

Lisez ici l'article de Noura Doukhi sur les contours de cette trêve. 

Le président américain Joe Biden, l'allié le plus puissant d'Israël, a qualifié "d'erreur" la conduite de la guerre à Gaza par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans un entretien diffusé mardi par la chaîne hispanophone Univision. "Ce que je demande, c'est que les Israéliens appellent à un cessez-le-feu, qu'ils autorisent pour les six ou huit prochaines semaines un accès total à la nourriture et aux médicaments entrant dans le pays", a affirmé Joe Biden.

Cet entretien a toutefois été enregistré avant le retrait, dimanche, des soldats israéliens du sud de la bande de Gaza et l'accroissement, ces derniers jours, de l'aide humanitaire autorisée par Israël à entrer dans le territoire.

Bonjour !

Aujourd'hui, jour de fête du Fitr, est le 187e jour de la guerre dans la bande de Gaza. Il s'agit aussi du 186e jour d'affrontements entre le Hezbollah et l'armée israélienne et marque la fin de six mois depuis l'ouverture du front libanais.

Retrouvez ici notre couverture en direct des événements dans la région.