Douze morts dans des affrontements dans le sud après une explosion meurtrière

Au moins 12 personnes ont été tuées dimanche dans des affrontements entre groupes rivaux dans la province méridionale de Deraa en Syrie, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), au lendemain de la mort d'un groupe d'enfants dans une explosion.

Deraa a été le berceau du soulèvement de 2011 contre le président Bachar el-Assad, mais elle est revenue sous le contrôle de Damas en 2018 dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu soutenu par la Russie. Depuis lors, la province est en proie à une vague d'homicides, d'affrontements et les conditions de vie sont précaires.

Selon l'OSDH, un individu identifié comme Ahmad al-Labbad, qui "dirige un groupe armé", a été accusé par un groupe rival d'avoir posé un engin explosif qui a explosé samedi dans la province de Sanamayn, tuant huit enfants. Ahmad al-Labbad, qui travaillait auparavant pour la Sûreté d'Etat, a nié ces accusations, d'après l'ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Dimanche, ce groupe rival, dirigé par un individu qui "appartenait auparavant au groupe Etat islamique (EI) et qui travaille désormais pour les services de renseignement militaire" du gouvernement de Damas, a pris d'assaut une partie de Sanamayn et a déclenché des affrontements avec le groupe d'Ahmad al-Labbad, a indiqué l'OSDH.

Les combats ont fait 12 morts, dont trois membres de la famille Labbad, un civil tué par une balle perdue et huit combattants, d'après la même source, précisant que les affrontements se poursuivaient dimanche après-midi. Les médias d'Etat syriens n'ont, eux, pas fait état de violences dans l'immédiat.

L'agence de presse officielle Sana, citant une source policière, avait fourni un bilan différent pour l'explosion de samedi qu'elle a imputé à des "terroristes", affirmant que sept enfants avaient été tués. Des attentats, des affrontements armés et des assassinats de loyalistes, d'anciens opposants ou même de civils travaillant pour le gouvernement ont régulièrement lieu dans la province de Deraa. 

Les jihadistes de l'EI y revendiquent des attaques. Les anciens rebelles dans la province de Deraa, qui ont accepté un accord parrainé par la Russie, principal allié de Damas, ont pu garder leurs armes légères. Fin janvier, huit combattants affiliés à l'EI dont un dirigeant local, avaient été tués lors d'affrontements avec des factions locales, selon l'OSDH. Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 507.000 morts et déplacé des millions de personnes.