Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a estimé vendredi soir, lors d'un discours prononcé à Jbeil dans le cadre d'un Iftar, que celui qui « pense pouvoir contrôler les Libanais et vaincre Israël se fait des illusions ».
Ses propos interviennent alors le Hezbollah est engagé depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le mouvement Hamas, dans des combats meurtriers au Liban-Sud contre l'État hébreu. Dans une interview accordée à un journal koweïtien et reprise vendredi par l'Agence nationale d'information (Ani), Gebran Bassil avait estimé que le parti chiite « a perdu le pouvoir de décision d'arrêter la guerre » avec Israël.
Depuis des mois, l'alliance entre le CPL et le Hezbollah est mise à rude épreuve, notamment en raison du soutien du parti chiite au chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, pour la présidentielle. Et depuis le 8 octobre, le chef du courant aouniste ne rate pas une occasion de critiquer l'ouverture du front du Liban-Sud par son ex-allié.
L'indépendance vis-à-vis de la guerre
« Si Israël a l'occasion de faire aux Libanais ce qu'il fait aux Palestiniens, il n'y manquera pas. La Résistance est l'un des éléments de force du Liban, aux côtés de l'armée, du peuple et du partenariat. Si nous pouvons préserver tous ces éléments, nous pourrons faire face à Israël », a estimé le député de Batroun. « Nous ne pouvons affronter Israël si nous sommes divisés autour de principes essentiels (...) Celui qui pense pouvoir contrôler les Libanais et veut en même temps vaincre Israël se fait des illusions », a-t-il toutefois souligné.
Le chef du CPL a réitéré son appel à ne plus lier les dossiers internes libanais au sort du conflit en cours. « Nous ne sommes pas obligés de rester dépendants de la guerre à Gaza, d'autant plus que nous ne savons pas quand elle se terminera, ni prévoir ses répercussions et ses conséquences sur le Liban (...) », a ajouté M. Bassil. .
L'élection présidentielle
Le parlementaire a enfin plaidé en faveur de l'élection d'un nouveau président, le pays étant en proie à une vacance à la magistrature suprême depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, faute de consensus sur un candidat.
« Au vu de la situation actuelle à la frontière et de la guerre qui s'y déroule, notre priorité devrait être d'élire un président, et non pas d'attendre la fin de la guerre à Gaza puis dans le Sud pour y penser », a précisé M. Bassil. Et de conclure : « Il n'y aura pas de règlement majeur prochainement, ni de grand vainqueur dans la guerre en cours, et tout retard nous coûtera très cher ».
Dans son interview accordée au journal koweïtien, M. Bassil avait aussi appelé vendredi à mettre en place « un plan d'action et d'exécution » du document de Bkerké, un texte du patriarcat maronite qui vise à résumer la vision unifiée des chrétiens face aux défis qui se posent au Liban.
commentaires (17)
Quel polichinelle. Il s'active toujours alors qu'il ne vaut plus rien!
CW
03 h 10, le 09 avril 2024