Baisse de l'indice de développement humain au Liban pour la troisième année consécutive

L'indice de développement humain (IDH) du Liban, qui mesure le développement économique et social, se classe désormais à la 109e place sur 193 pays, indique le dernier rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). L’IDH précédent, qui reflétait les données de 2022 et s'élevait à 0,723, selon le rapport de l'ONU, montrait une légère baisse de 0,27 % par rapport à l'IDH de 2021, en déclin depuis le début de la crise multidimensionnelle au Liban en 2019.

L'IDH mesure les résultats moyens d'un pays se basant sur trois facteurs clés du développement humain : la longévité (mesurée par l'espérance de vie à la naissance), l'éducation (mesurée par le nombre d'années de scolarisation prévues et le nombre moyen d'années de scolarisation) et le niveau de vie (mesuré par le revenu national brut par habitant).

Pour mémoire

Permettre au Liban de retrouver le chemin du développement humain

Cette mesure va au-delà de la croissance économique (mesurée par le PIB) pour évaluer le développement des pays et fournit une image plus large de l'économie qui inclut le développement social. L'indice, qui varie entre 0 et 1, classe les pays sous quatre catégories : développement humain faible (moins de 0,550), moyen (0,550-0,6999), élevé (0,700-0,799) et très élevé (plus de 0,800). Cela signifie que, bien que l'IDH du Liban ait baissé, il continue de se classer en tête du développement humain et reste supérieur à l'IDH de tous les États arabes combinés, qui s'élevait à 0,704 en 2022, mais légèrement inférieur à l'IDH mondial, qui s'élève à 0,739.

« La tendance de l'IDH du Liban a été affectée par des crises internes majeures qui ont successivement frappé le pays depuis 2019 », a déclaré le bureau du PNUD au Liban dans un communiqué de presse le 14 mars. « Il faut généralement quelques années pour que l'impact des crises se répercute considérablement sur l'IDH », a expliqué Kawthar Dara, spécialiste en économie au PNUD, à L'Orient Today. « Toute détérioration actuelle se répercutera plus négativement dans les années à venir, affectant à la fois les générations actuelles et futures ».

« Si la santé, l'éducation et le niveau de vie se détériorent aujourd'hui, nous aurons un capital humain moins qualifié, ce qui signifie des personnes moins productives avec des revenus plus bas à l'avenir, ce qui affectera davantage l'économie », a-t-elle ajouté. Le rapport du PNUD indique également que les « pays riches » ont atteint un «développement humain record», tandis que « la moitié des pays les plus pauvres ont régressé ». L'inégalité des progrès en matière de développement creuse le fossé entre les pays riches et les pays pauvres, efface des années d'efforts de développement visant à combler ce fossé et exacerbe les inégalités dans le monde entier.