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Dernières Infos - Sécurité

Nouvelles attaques jihadistes en Iran, 10 membres des forces de l'ordre tués

Un drapeau iranien. Photo d'archives AFP

Dix membres des forces de l'ordre iraniennes et 18 assaillants ont été tués dans deux attaques perpétrées dans la nuit de mercredi à jeudi par un groupe jihadiste actif dans le sud-est de l'Iran frontalier du Pakistan et de l'Afghanistan.

Cette double attaque est la plus meurtrière depuis celle qui avait coûté la vie à 11 policiers en décembre dans la province du Sistan-Baloutchistan, où les affrontements sont récurrents entre d'un côté les forces de l'ordre, et de l'autre des rebelles de la minorité baloutche et groupes sunnites radicaux ainsi que trafiquants de drogue. Elle a été revendiquée par le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, sur ses comptes sur Telegram.

Les assaillants ont attaqué dans la nuit une base des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, dans la ville de Rask, et un poste de police dans la cité portuaire de Chabahar, près de la frontière pakistanaise. La télévision d'Etat a annoncé jeudi à la mi-journée que le calme était revenu dans les deux villes. « L'affaire des attentats terroristes est désormais terminée avec la mort de dix membres des forces de sécurité et de 18 terroristes », a-t-elle indiqué.

Le vice-ministre de l'Intérieur, Majid Mirahmadi, a toutefois averti que le bilan des victimes pourrait s’alourdir, car « certains blessés » parmi les forces de sécurité « ne se trouvent pas dans un état favorable ». M. Mirahmadi a expliqué que l'opération s'était « prolongée » car « les terroristes ont pris en otage des civils innocents » et « compliqué la situation pour les forces de sécurité ». « Les terroristes avaient prévu de saisir des bases militaires », mais « aucun d'eux n'a pu survivre » dans les affrontements avec les forces de l'ordre, a-t-il ajouté.

Le vice-ministre a précisé qu'ils n'étaient vraisemblablement « pas de nationalité iranienne », sans élaborer. Il a fait état de l'arrestation de « deux ressortissants étrangers » accusés d'avoir « facilité la présence des terroristes » en Iran pour commettre les attaques.

Le Pakistan condamne 

Le Pakistan a « condamné » jeudi ces « attaques odieuses et ignobles », en soulignant « être fortement préoccupé par le nombre croissant d'actes terroristes dans notre région ». Formé en 2012, le groupe sunnite Jaish al-Adl a mené plusieurs attaques sur le sol iranien ces dernières années. Il est considéré comme une « organisation terroriste » par l'Iran, majoritairement chiite, ainsi que par les Etats-Unis.

La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres d'Iran, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l'islam sunnite plutôt qu'à la branche chiite prédominante en Iran. Elle est composée de quelque 10 millions de personnes réparties entre l'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan. L'Iran et le Pakistan s'accusent fréquemment de permettre à des groupes rebelles d'opérer à partir de leurs territoires respectifs pour lancer des attaques. Les relations entre les deux voisins s'étaient brutalement dégradées en début d'année lorsque l'Iran avait mené le 16 janvier une attaque au missile et au drone contre un groupe « terroriste » sur le sol pakistanais. Le Pakistan avait riposté deux jours plus tard en visant à son tour des « caches terroristes » en Iran.

Ces bombardements réciproques avaient provoqué l'inquiétude de la communauté internationale, au moment où le Proche-Orient est secoué par la guerre qui oppose le mouvement islamiste palestinien Hamas à Israël dans la bande de Gaza. L'Iran est également confronté au groupe jihadiste Etat islamique, qui a revendiqué un double attentat suicide ayant fait quelque 90 morts en janvier à Kerman (sud), lors d'une cérémonie commémorative près de la tombe du général Qassem Soleimani, l'ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué en janvier 2020 par une frappe américaine en Irak.

Dix membres des forces de l'ordre iraniennes et 18 assaillants ont été tués dans deux attaques perpétrées dans la nuit de mercredi à jeudi par un groupe jihadiste actif dans le sud-est de l'Iran frontalier du Pakistan et de l'Afghanistan.Cette double attaque est la plus meurtrière depuis celle qui avait coûté la vie à 11 policiers en décembre dans la province du...