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Dernières Infos - Gaza

Après la mort d'humanitaires, les ventes d'armes britanniques à Israël en question

Des ambulances transportant les corps de membres du personnel du groupe d'aide World Central Kitchen, basé aux Etats-Unis, arrivent au point de passage de Rafah avec l'Egypte dans le sud de la bande de Gaza, le 3 avril 2024, deux jours après qu'un convoi de l'ONG ait été touché par une frappe israélienne alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. Photo AFP/SAID KHATIB

La pression s'est accrue mercredi sur le gouvernement britannique pour qu'il réexamine les ventes d'armes à Israël après la mort à Gaza de sept travailleurs humanitaires, dont trois Britanniques, qui a provoqué la colère de Londres.

Selon un rapport en janvier d'organisations humanitaires, une grande partie des armes utilisées par Israël à Gaza dans sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas contiennent des pièces venues du Royaume-Uni.

Les partis d'opposition SNP (indépendantistes écossais) et Lib-Dem (centristes), ainsi que plusieurs députés du parti conservateur au pouvoir, ont réclamé une suspension immédiate de ces exportations après la frappe israélienne de lundi à Deir al-Balah, qui a tué sept membres de l'ONG World Central Kitchen, basée aux Etats-Unis.

Parmi eux figuraient les Britanniques John Chapman, 57 ans, James Henderson, 33 ans, et James Kirby, 47 ans. "Penser que des armes britanniques puissent servir pour des frappes comme celles-là est complètement inacceptable", a tempêté le leader libéral-démocrate, Ed Davey.

Selon les règles en vigueur, le Royaume-Uni ne doit pas exporter d'armes lorsqu'il y a un risque clair qu'elles puissent être utilisées en violation du droit international.

Le parti travailliste, favori pour les prochaines législatives, a réitéré son appel au gouvernement à publier son évaluation légale sur de possibles violations du droit international à Gaza.

Si elle "conclut à un risque manifeste que les armes britanniques soient utilisées dans le cadre d'une violation grave du droit humanitaire international, il est temps de suspendre leur vente", a estimé David Lammy, responsable des questions internationales au Labour.

"Message politique"

Le Premier ministre, Rishi Sunak, a assuré auprès du quotidien The Sun, que ces exportations suivaient "un processus très prudent" avec "une série de règles et procédures que (le pays comptait) toujours respecter".

Il a réclamé mardi soir à son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, une enquête indépendante et déploré la mort d'humanitaires et civils à Gaza: "la situation devient de plus en plus intolérable", a-t-il averti selon ses services.

Sur la BBC, Peter Ricketts, conseiller à la sécurité nationale de 2010 à 2012, a estimé qu'il existait désormais "des preuves abondantes" qu'Israël ne protégeait pas assez les civils. Une suspension des exportations d'armements, selon lui, "ne changerait pas le cours de la guerre mais enverrait un message politique puissant".

L'association Campaign against arms trade (CAAT) a accusé le gouvernement d'être "complice" de la mort des humanitaires, affirmant que les drones Hermes utilisées par Israël étaient équipés de moteurs assemblés au Royaume-Uni.

L'organisation estime que le pays a fourni pour plus de 500 millions d'euros d'armements à Israël depuis 2015, sans compter certains contrats comme ceux portant sur les composants britanniques des avions américains F16. 

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement civiles, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. D'après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes. 

L'opération militaire lancée en représailles par Israël, qui a juré de détruire le Hamas, a tué près de 33.000 personnes, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.



La pression s'est accrue mercredi sur le gouvernement britannique pour qu'il réexamine les ventes d'armes à Israël après la mort à Gaza de sept travailleurs humanitaires, dont trois Britanniques, qui a provoqué la colère de Londres.

Selon un rapport en janvier d'organisations humanitaires, une grande partie des armes utilisées par Israël à...