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Culture - Initiative

Partenariat entre l’AUB et BeMA pour renforcer le projet de restauration du patrimoine artistique du musée

La collection d'art moderne du ministère de la Culture bénéficiera de ce nouveau lien qui relie l'art à la science et les matériaux de pointe de restauration et préservation. 

Partenariat entre l’AUB et BeMA pour renforcer le projet de restauration du patrimoine artistique du musée

Rana Baladi, présidente du conseil d’administration de BeMa USA, s'adressant à l'audience lors de la cérémonie qui a scellé le partenariat entre le BeMA et l'AUB à New York. Photo DR

Le Beirut Museum of Art of Beirut (BeMa) vient d’élargir son éventail culturel et académique en s’associant étroitement avec l’American University of Beirut (AUB). Ce partenariat permettra le développement du « projet de restauration en utilisant les techniques les plus pointues de la faculté des arts et des sciences (FAS) pour la collection d’art moderne que le ministère de la Culture a mise à la disposition de ce musée pour une durée illimitée, » indique à L’Orient-Le Jour Rana Baladi, présidente du conseil d’administration de BeMa USA. La vision globale de ce musée est de créer une expérience immersive qui, non seulement favorise la curiosité, mais inculque également une profonde appréciation du patrimoine culturel chez les enfants. Le président de l'AUB, le Dr Fadlo R. Khuri, met l’accent pour sa part sur l’importante contribution du Dr Fares el-Dahdah, spécialiste de renommée mondiale en histoire de l'art numérique et doyen de la faculté Mamdouha el-Sayed Bobst des arts et des sciences de l'AUB, membre du conseil d’administration du BeMA, qui s’est associé à ce partenariat.

Rana Baladi, présidente du conseil d’administration de BeMa USA. Photo DR

« BeMA, gardien de la collection d’art du peuple libanais »

« On me demande souvent où se trouve le BeMA ? Comment peut-on le visiter ? » indique Rana Baladi, avant d’affirmer que même si le bâtiment physique n’est pas encore opérationnel, le musée existe et a un mandat important qui est « d’être le gardien de la collection d’art du peuple libanais ». « Cette collection est importante, non seulement parce qu’elle comprend des œuvres d’artistes de renommée mondiale mais aussi parce qu’elle raconte l’histoire du Liban, représentant des scènes et des portraits de différentes périodes historiques… Cette collection porte de nombreuses cicatrices… de négligence et de guerre… Ces cicatrices racontent les nombreuses histoires qui font aussi partie de l’histoire du Liban. Avec la collaboration BeMA-AUB, nous visons à les réparer, en reliant l’art et la science et en formant une génération d’étudiants aux techniques de pointe pour aider à la restauration du patrimoine culturel du Liban », souligne encore la responsable de BeMA aux États-Unis.

« Préserver le patrimoine national »

La collaboration entre le BeMA et l’AUB a été scellée lors d’un événement conjoint à la FIAF, l’Alliance française à New York, au cours duquel les deux codirectrices de BeMA, Taline Boladian, et Juliana Khalaf ont, à l’aide de sept diapositives, décrit l’état de lieux de la collection du musée et le travail déjà réalisé. Elles ont exprimé leur enthousiasme au défi relevé par le doyen Fares el-Dahdah et son équipe qui ont mis à la disposition du musée tous les instruments du laboratoire de conservation pour la restauration des peintures et pour mieux comprendre les composantes chimiques présentes. Ce qui est une priorité naturelle du musée dont le bâtiment est conçu par l’architecte Amale Andraos.

Nina Lakkis Antonios, Présidente du chapitre de l’AUB aux New York de l’Association Mondiale des anciens de l'AUB, et le président de l'AUB, le Dr Fadlo R. Khuri. Photo DR

« En attendant que le musée soit construit, nous disposons d’une liste de programmes pleinement fonctionnels en arrière-plan, relèvent les deux codirectrices. Avec une équipe de 17 personnes et plusieurs départements, nous contribuons au tissu social, à la scène culturelle et artistique libanaises d’une manière qui complète ce qui existe déjà. BeMA a reçu en prêt à durée indéterminée l’impressionnante et étonnante collection de 2 600 œuvres d’art du ministère libanais de la Culture, qui constitue la base de la collection permanente du musée. Ces œuvres étaient dans un état déplorable – infestées d’insectes, couvertes de moisissure et de poussière, déchirées et écaillées à cause de la négligence et du manque de contrôle de l’humidité », ont précisé Taline Boladian et Juliana Khalaf.

Au cours des dernières années, le laboratoire de conservation a été chargé de restaurer ces œuvres d'art. Plus de 300 œuvres ont déjà été rénovées. « Nous considérons que ces travaux font partie intégrante de la préservation de notre patrimoine national. Sans l’expertise, les outils, les machines et les normes appropriées, nous ne pourrions pas assumer cette responsabilité cruciale », poursuivent les codirectrices.

Technologies innovantes

Le doyen Fares el-Dahdah a présenté pour sa part les principales initiatives et technologies innovantes lancées par la faculté des arts et des sciences (FAS) de l’AUB mettant l’accent sur les relations construites progressivement avec le BeMA. « C’est donc une collaboration récente qui nous a permis d’élargir notre infrastructure de recherche dans de nouveaux domaines, telle que la conservation du patrimoine culturel et artistique, a déclaré el-Dahdah. Ce qui n’a pas été si difficile à mettre en place lorsqu'il s'agit d'un besoin réel du pays en matière de conservation de l'art et de capacité analytique des laboratoires dont nous disposons déjà sur le campus. » Le doyen a également indiqué qu’il se trouve que parmi les nombreux instruments disponibles au laboratoire principal, l'AUB dispose d'un microscope électronique à balayage équipé d'une spectroscopie de rayons X à dispersion d'énergie, auquel les partenaires de la communauté comme BeMa aimeraient beaucoup avoir accès pour, par exemple, analyser les poussières collectées des peintures lors des efforts de conservation. 

Cette analyse permet d'obtenir des informations sur les environnements où les peintures étaient auparavant stockées, ce qui offre des indices sur leurs déplacements entre les différents endroits. En théorie, cette technique pourrait améliorer la capacité de retracer la provenance des œuvres d’art et à comprendre plus précisément l’historique de leur conservation… L’AUB possède les outils sensibles et pointus tels que spectromètres, instruments de laboratoires et microscopes nécessaires pour étudier les échantillons prélevés sur ces peintures, détecter les pigments chimiques et obtenir les mesures de concentration plus précises. Ne pas connaître ces informations rend difficile le choix du processus pour restaurer un tableau endommagé.

BeMA USA est une organisation à but non lucratif enregistrée à Washington DC. En plus de nourrir le dialogue interculturel et la collaboration entre les États-Unis d'Amérique et le Liban, BeMA USA travaille à faire progresser le développement du musée d'art de Beyrouth (BeMA). Cette organisation se consacre également à soutenir et à promouvoir l’innovation, l’originalité, la richesse et le savoir-faire des artistes libanais et à conserver leurs œuvres pour une appréciation et une inspiration mondiale. L’institution a étendu son soutien aux projets artistiques libanais à travers des partenariats étroits et un travail d'équipe avec des institutions américaines. Cela comprend des initiatives éducatives et de restauration, des bourses d'études, des expositions et des programmes d'échange.

L'artiste Khalil Joreige et le jeune cinéaste Raja Khuri. Photo DR

« Memory Box » à l’affiche
La collaboration entre ces deux institutions a été concrétisée lors d’un évènement conjoint à la FIAF, l’Alliance française, avec la projection du film « Memory Box » réalisé en 2021 par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, en présence du Président de l’AUB, Fadlo Khuri qui était accompagné de son épouse Lamya et de son fils Raja, et les membres du comité de l’association mondiale des anciens de l’AUB (WAAAUB), du Consul général du Liban p.i, Majdi Ramadan, des trois co-organisatrices de l’événement :Nina Lakkis Antonios, Présidente du chapitre de l’AUB aux New York de l’Association Mondiale des anciens de l'AUB, Rana Baladi, Laura Lati, de Reem Sayegh Najjar, et Lina el Jazzi, Présidente de l’Association des anciens de l’AUB à New York. Après la projection, l'audience a pu écouter une discussion autour du thème du film « Memory Box » entre Khalil Joreige et le brillant jeune cinéaste Raja Khuri, étudiant à la Tisch School of the Arts de l’Université de New York.

Le Beirut Museum of Art of Beirut (BeMa) vient d’élargir son éventail culturel et académique en s’associant étroitement avec l’American University of Beirut (AUB). Ce partenariat permettra le développement du « projet de restauration en utilisant les techniques les plus pointues de la faculté des arts et des sciences (FAS) pour la collection d’art moderne que le ministère de la...
commentaires (2)

On en reste sur notre faim concernant cette collection. On peut la voir? Ne serait ce qu'en virtuel? ou le type d'Art dont is s'agit est tellement avant gardiste qu'il est invisible et immatériel? Une sorte de bitcoin artistique en quelques sortes.

Moi

16 h 57, le 04 avril 2024

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Commentaires (2)

  • On en reste sur notre faim concernant cette collection. On peut la voir? Ne serait ce qu'en virtuel? ou le type d'Art dont is s'agit est tellement avant gardiste qu'il est invisible et immatériel? Une sorte de bitcoin artistique en quelques sortes.

    Moi

    16 h 57, le 04 avril 2024

  • Maginifique initiative pour preserver et disseminer notre histoire, art et culture; bravo!

    Sabri

    21 h 36, le 03 avril 2024

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