Les Etats-Unis n'ont "rien à voir" avec la frappe sur le consulat iranien à Damas

Les Etats-Unis ont assuré mardi n'avoir "rien à voir" avec la frappe sur le consulat d'Iran à Damas imputée à Israël, une attaque inédite qui fait craindre une escalade des tensions en pleine guerre dans la bande de Gaza. "Nous n'avons rien à voir avec cette frappe à Damas. Nous n'étions pas impliqués de quelque manière que ce soit", a déclaré à la presse le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.

"Les commentaires du ministre iranien des Affaires étrangères selon lesquels nous devrions rendre des comptes ou que nous serions à blâmer sont tout simplement absurdes. Nous n'avons rien à voir avec cela", a-t-il ajouté.

Le responsable américain faisait référence à des propos du chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian. Celui-ci a annoncé avoir envoyé "un message important" aux Etats-Unis, qui, "en tant que partisans du régime sioniste", "doivent assumer leurs responsabilités". 

Le message, dont la teneur n'a pas été divulguée, a été envoyé par l'intermédiaire du chargé d'affaires de l'ambassade de Suisse en Iran, qui représente les intérêts américains en l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays, selon le ministre. 

La frappe inédite, survenue lundi, a fait au moins 13 morts dont deux importants responsables militaires iraniens.

Le corps des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, a déploré la mort de sept de ses membres, y compris deux généraux de la Force Qods, qui intervient hors des frontières. 

L'Iran, qui a promis de riposter, a accusé Israël, son ennemi juré, mais ce dernier n'a pas confirmé sa responsabilité.

Toutefois, la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a indiqué mardi qu'Israël n'avait pas informé les Etats-Unis au préalable.

"Nous n'avons pas été informés par les Israéliens de leur frappe ou de la cible visée à Damas", a affirmé Mme Singh aux journalistes.

"Nous avons fait savoir très clairement à l'Iran, par des voies privées, que nous n'étions pas responsables de cette frappe", a-t-elle encore dit.

La Maison Blanche a indiqué par ailleurs que Washington prenait "très au sérieux la protection de nos troupes et nos installations en Irak et en Syrie".

"Et comme nous l'avons démontré par le passé, comme le président (Joe) Biden l'a très, très clairement indiqué à travers les actions qu'il a ordonnées, nous ferons ce qu'il faut pour protéger ces troupes et ces installations", a affirmé John Kirby.

Les frappes de lundi sont les premières à viser un bâtiment diplomatique iranien en Syrie, pays en guerre civile depuis 2011 où l'Iran et ses alliés soutiennent le pouvoir du président Bachar al-Assad.