
Le chef de l'Église maronite Béchara Raï lors de son homélie dominicale à Bkerké à l'occasion de la fête de Pâques, le 31 mars 2024
Gaza et le chemin de croix, la présidentielle et la guerre au Liban-Sud... Autant de sujets abordés dimanche, jour de Pâques pour les communautés catholiques, par les figures politiques et religieuses qui se sont exprimées pour l'occasion, du patriarche maronite Béchara Raï au président du Parlement, Nabih Berry.
Dans son homélie pascale, le chef de la communauté maronite a appelé à accroître les efforts pour éviter que le Liban « ne soit entraîné dans la guerre », alors que le Hezbollah et Israël sont engagés dans des combats meurtriers à la frontière libano-israélienne. « Notre culture est d'être des artisans de paix et non des faiseurs de guerre, d'appeler aux négociations et non des désaccords », a souligné Mgr Raï. Il a dénoncé dans ce cadre « les tueries et démolitions programmées contre Gaza et ses habitants », estimant qu'il s'agit d'un « crime contre l'humanité ». « Au Liban, des efforts doivent être déployés pour éviter que notre pays ne soit entraîné dans une guerre qui touche le Sud et d'autres zones », a-t-il plaidé.
Le patriarche maronite a également plaidé en faveur d'une « paix politique qui favorise le bien commun » ainsi que la « paix économique et sociale », alors que le Liban est en proie à un effondrement économique depuis 2019. Le pays est parallèlement confronté à une vacance à la magistrature suprême depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, les députés ayant échoué à élire un nouveau président, faute de consensus sur un candidat.
Le prélat a également dénoncé, dans une homélie prononcée lundi, « les interventions externes qui interagissent avec d'autres internes et font perdre au Liban sa neutralité positive et active ». « Et le Liban-Sud en est victime », a-t-il ajouté.
De son côté, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth Élias Audi a déploré une situation où tout le monde « tire profit de l'État et de ses institutions, outrepasse ses lois, ignore sa Constitution, viole sa frontière et la volonté de son peuple, sert ses propres intérêts, sapant l'autorité de l'État et sa souveraineté et bloquant l'élection d'un président ».
Dans un message publié à l'occasion de Pâques, Nabih Berry a pour sa part estimé qu'entre la Passion du Christ et la situation actuelle en Palestine « l'histoire se répète », dans « la douleur et le sang des martyrs ». Il a aussi dédié son message « aux résilients des villages libanais frontaliers, à Gaza et ses habitants au visage en sang, qui marchent sur le chemin du Calvaire ».
Bassil « prêt à tout »
Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil, qui s'est rendu à Bkerké pour la messe pascale et s'entretenir avec le patriarche, s'est lui aussi exprimé au sujet de la crise politique au Liban, et notamment de son thème de prédilection : la protection des droits politiques des chrétiens. « Nous sommes prêts à tout pour protéger notre présence et à pardonner, quels que soient les méfaits et injustices auxquels nous avons été confrontés », a souligné le député.
« Nous ne répondons pas uniquement à l'appel de Bkerké, mais appelons et œuvrons aussi pour l'unification de la position » des parties chrétiennes, a-t-il ajouté, assurant que cela est « la moindre chose à faire au vu de la crise existentielle » dans le pays.
Trois réunions interchrétiennes se sont tenues à Bkerké à l'initiative de Béchara Raï, à la suite d'un appel lancé par le chef du CPL pour tenter, entre autres, de débloquer la présidentielle. Les principaux partis chrétiens et l'opposition convergent sur la candidature de Jihad Azour, ex-ministre des Finances, face à celle du chef des Marada Sleiman Frangié, appuyé par le tandem Amal-Hezbollah. Depuis le début de la vacance présidentielle, Gebran Bassil accuse les autres communautés, et notamment le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, de s'arroger les prérogatives du chef de l'Etat, traditionnellement un chrétien maronite, en prenant des décisions qui ne relèvent pas, pour le cabinet, de la gestion des affaires courantes ou, en cas de réunion du Parlement, de la « législation de nécessité ».
A l'issue de la messe pascale, le patriarche Raï s'est réuni avec les ministres sortants de la Justice Henri Khoury, des Télécoms Johnny Corm, du Tourisme Walid Nassar et de l'Information Ziad Makari.
Celui qui a vendu notre pays n’a absolument pas le droit de s’exprimer quant à la sortie de ce conflit emprunté et encore moins de le faire en notre nom. Il est prié de la fermer par respect pour tous les morts civils libanais d’aujourd’hui depuis des décennies et les destructions d’une partie de notre pays causés par ses alliés vendus qui sont les conséquences de leurs alliances contre nature aussi bien de lui et de celles de son bo,père et partisans qui continuent de le suivre sur le chemin pavé, de l’enfer promis pour nous anéantir afin d’assouvir son rêve irréalisable de trôner un jour.
12 h 20, le 02 avril 2024