Meurtre d'une élue : opération pour arrêter les commanditaires présumés

La police brésilienne a annoncé dimanche avoir lancé une opération pour arrêter les commanditaires présumés de l'assassinat à Rio de Janeiro, en 2018, de Marielle Franco, une élue noire issue d'une favela qui luttait notamment contre les milices. Les policiers étaient munis de mandats pour arrêter à Rio 15 personnes, visant "les commanditaires" du crime, a précisé la police, sans donner plus de détails.

Selon la presse locale, parmi les personnes arrêtées figurent l'ex-conseiller de la Cour des comptes de Rio Domingos Brazao et son frère, le député Domingos Brazao, ainsi que l'ex-chef de la police civile de Rio Rivaldo Barbosa. La police n'a pas commenté cette information.

"Aujourd'hui, un grand pas a été accompli pour tenter d'obtenir la réponse à la question que nous nous posons depuis des années: qui a tué Mari, et pourquoi?", s'est réjouie sur X Anielle Franco, soeur de Marielle et actuellement ministre de l'Egalité raciale. Mardi dernier, le ministre de la Justice, Ricardo Lewandowski, avait dit espérer une résolution "rapide" du cas, après une confession clé de l'homme accusé d'avoir tiré sur la victime. Ronnie Lessa, un ancien membre de la police militaire de Rio, actuellement en prison, aurait livré les noms des commanditaires du crime.

Elue noire issue d'une favela, Marielle Franco et son chauffeur Anderson Gomes ont été tués le 14 mars 2018 dans une rue proche du centre de Rio de Janeiro. Figure de la lutte pour les droits des communautés noire et LGBT, cette conseillère municipale de 38 ans sortait d'un débat avec des jeunes femmes noires. Tandis qu'elle rentrait chez elle, sa voiture a été criblée de balles.

Les hommes déjà en prison sont soupçonnés d'être liés aux milices paramilitaires qui sèment la terreur dans certains quartiers populaires, dénoncées à de nombreuses reprises par Marielle Franco. L'enquête est longtemps restée du ressort du parquet de Rio mais elle a été prise en main par la Police fédérale en février 2023, après l'arrivée au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.