Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mercredi avoir conclu un accord avec le Pakistan pour le versement de la dernière tranche d'un prêt de 3 milliards de dollars, qui viendra soulager les finances du pays, lourdement endetté. Cet accord porte sur la dernière tranche de 1,1 milliard de dollars d'un prêt consenti en juillet dernier, alors que le pays était sous la menace d'un défaut de paiement. Il reste soumis à approbation par le Conseil d'administration du FMI, fin avril.
L'annonce de mercredi offre un répit bienvenu au nouveau gouvernement du Premier ministre Shehbaz Sharif, formé à l'issue des élections du 8 février entachées de forts soupçons de fraudes.
L'économie pakistanaise souffre depuis près de deux ans d'une détérioration de la balance des paiements courants, d'une dette extérieure très élevée, d'une inflation record et d'une roupie faible.
« La situation économique et financière du Pakistan s'est améliorée » ces derniers mois, a souligné le FMI dans un communiqué. « Toutefois, la croissance devrait être modeste cette année et l'inflation reste bien au-dessus de la cible. Une politique continue et des efforts de réforme sont nécessaires pour répondre aux profondes vulnérabilités économiques du Pakistan », a ajouté l'institution internationale.
Le FMI avait indiqué en janvier prévoir une croissance de 2% de l'activité économique pakistanaise cette année et un léger excédent primaire pour le budget de l'Etat, c'est-à-dire avant de prendre en compte le service de la dette. Quant à l'inflation, qui s'est un peu ralentie en février mais s'établit tout de même à 23% sur un an, elle devrait descendre à 18,5% en milieu d'année, selon les estimations du Fonds.
Pour obtenir ce prêt en juillet, le gouvernement pakistanais avait accepté d'abandonner de populaires subventions pour les carburants et l'électricité, qui aidaient à amortir le coût de la vie. De nouvelles mesures d'austérité sont à prévoir et le gouvernement a prévenu qu'un nouveau plan d'aide devra être négocié avec le FMI, après la conclusion du programme actuel. « Nous ne le poursuivrons par avec joie, mais parce que c'est nécessaire, car nous devons reconstruire les fondations de notre économie, la relancer et nous débarrasser de la dette », a déclaré mercredi Shehbaz Sharif. Pour montrer l'exemple, le Premier ministre a aussi annoncé que les principaux ministres et lui-même renonceraient à tout salaire ou bénéfice « en vue de promouvoir l'austérité au niveau du gouvernement ».