
Le président du Parlement libanais Nabih Berry, entouré des députés du groupe parlementaire de la Modération nationale, le 9 mars 2024. Photo Parlement libanais
Le président du Parlement libanais Nabih Berry a fait savoir qu'il était prêt à présider « en personne et sans conditions préalables » toute session de dialogue en vue de débloquer la présidentielle au Liban, dans des propos accordés lundi au quotidien panarabe al-Chark al-Awsat.
Le chef du Législatif semble ainsi mettre fin aux spéculations quant à l'identité de la personne qui mènerait ce dialogue, dans le sillage des efforts du groupe parlementaire de la Modération nationale (majoritairement des sunnites ex-haririens), qui entreprend depuis quelques jours une tournée des forces politiques du pays, dans l'espoir de relancer les discussions autour de la présidentielle. L'initiative de ces députés prévoit la tenue de concertations parlementaires suivies d’une séance ouverte jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République.
Le Liban est sans chef de l’État depuis octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun. Depuis, 12 sessions parlementaires servant à élire un successeur se sont toutes soldées par un échec, faute de consensus politique.
Le bloc de la Modération nationale a tenu samedi un entretien qualifié de « positif » avec Nabih Berry. Les membres du groupe ont annoncé qu'un second round de concertations reprendra mardi.
« Le secrétariat général du Parlement est l'instance qui lance les invitations aux groupes parlementaires participant au dialogue que je présiderai moi-même et sans aucune condition préalable », a fait savoir M. Berry à al-Chark al-Awsat. « En espérant que la rencontre autour d'une table de dialogue permettra de se mettre d'accord sur un candidat. Les conditions exceptionnelles que traverse le Liban nous appellent à mettre fin à la vacance présidentielle au plus tôt », a-t-il ajouté.
Lundi dernier, les députés de la Modération nationale s'étaient rendus auprès du Hezbollah, mais celui-ci avait réitéré son soutien à la candidature de Sleiman Frangié, dynamitant ainsi officieusement la démarche. Les propos positifs de Nabih Berry, lui-même allié du Hezbollah, pourraient permettre de convaincre ce dernier. Le parti chiite a promis de répondre à la proposition des parlementaires la semaine prochaine.
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