Mikati demande aux donateurs de poursuivre le financement de l'UNRWA

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a tenu une réunion consultative au Grand Sérail mercredi à Beyrouth avec les ambassadeurs des pays donateurs, au cours de laquelle il les a exhortés à continuer à financer l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

L'UNRWA a vu son financement suspendu par de nombreux pays occidentaux après qu'Israël a accusé une douzaine de ses employés d'être impliqués dans les attaques sanglantes du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La réunion a groupé les ambassadeurs des États-Unis, du Canada, du Danemark, du Royaume-Uni, de France, de Finlande, des Pays-Bas, de l'Autriche, de la Belgique, de l'Italie, de la Suède, de l'Espagne, de la Norvège, de l'Allemagne, de la Suisse, du Japon, de l'Arabie saoudite, de la Palestine et du Qatar, ainsi que le coordinateur humanitaire des Nations unies, Imran Riza, la directrice de l'UNRWA au Liban, Dorothee Klaus, et le président du comité de dialogue libano-palestinien, Bassel al-Hassan.

Lors de son discours introductif, M. Mikati a souligné que le soutien à l'UNRWA est « de la plus haute importance » et que l'interruption de son financement aurait des « répercussions imprévues ». « Nous demandons à la communauté internationale de continuer à soutenir l'UNRWA afin de maintenir la stabilité dans le pays », a-t-il ajouté.

Pour sa part, Mme Klaus a exprimé sa gratitude pour cette initiative et « remercié M. Mikati pour le soutien de son gouvernement » en reconnaissant la nécessité des services de l'UNRWA au Liban, qui dessert « environ 200 000 réfugiés dans 12 camps » de réfugiés.

De son côté, M. Imran Riza a affirmé que le problème dépassait le cadre de l'UNRWA et avait un impact sur la stabilité du Liban dans un contexte de crises multiples. Il a insisté sur « la responsabilité partagée de s'occuper à la fois du financement de l'UNRWA et de la stabilité du Liban ».

Après les accusations israéliennes concernant l'implication d'employés de l'UNRWA dans l'attaque du Hamas, l'agence a licencié ces employés et a ouvert une enquête interne. Les fonctionnaires et les médias qui ont consulté le dossier présenté par Israël aux États-Unis déclenchant la série de suspensions de financement ont remis en question la qualité et la quantité des preuves fournies. Philippe Lazzarini, le directeur de l'UNRWA, a déclaré qu'Israël n'avait fourni aucune preuve contre ses anciens employés.

La Commission européenne a, pour sa part, annoncé vendredi qu'elle débloquerait 54 millions de dollars pour financer l'UNRWA.