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Au G20, le Brésil appelle à une "nouvelle mondialisation"

Au G20, le Brésil appelle à une

Le président de la Banque centrale du Brésil, Roberto Campos Neto, s'exprime lors de la réunion des ministres des Finances du G20 à Sao Paulo, au Brésil, le 28 février 2024. Photo Nelson ALMEIDA / AFP

Le Brésil a appelé à une "nouvelle mondialisation" mercredi lors d'une réunion des grands argentiers du G20 à Sao Paulo, insistant sur la lutte contre la pauvreté alors que l'attention se porte surtout sur l'impact des guerres en Ukraine et à Gaza sur l'économie mondiale.

"La conjoncture économique mondiale est pleine de défis", a déclaré le ministre des Finances du Brésil, Fernando Haddad, dont le pays préside depuis décembre le groupe, en ouvrant la réunion. "Nous devons prendre en compte le changement climatique et la pauvreté comme des défis réellement mondiaux, auxquels il faut faire face par le biais d'une nouvelle mondialisation" basée sur des "principes sociaux et environnementaux", a-t-il affirmé.

Ce proche du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a prononcé son discours d'ouverture par visioconférence, car il a été testé positif au Covid-19.

Dans la mégalopole brésilienne sont en revanche présents la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, et la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva. Mais les ministres de la Chine, de l'Inde ou encore de la Russie sont absents de ce rendez-vous de deux jours, qui a lieu une semaine après une réunion des ministres des Affaires étrangères à Rio de Janeiro.

Pour le Brésil, l'un des objectifs de la réunion sera d'obtenir des signaux positifs pour faire avancer la lutte contre les inégalités, avec dans la ligne de mire l'allègement de la dette des pays pauvres ou une taxation internationale des "super riches".

Il faut faire en sorte que "les milliardaires du monde paient leur juste contribution à l'impôt", a souligné M. Haddad. La France veut "accélérer" les négociations internationales en vue de la mise en place d'une "taxation minimale" des milliardaires, a abondé M. Le Maire devant des journalistes.

La première rencontre du "G20 Finances" de l'année sert surtout à préparer le terrain pour la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement du groupe, en novembre à Rio de Janeiro. C'est ce sommet qui permettra de juger si la première puissance d'Amérique latine, qui sous l'égide de Lula se pose de plus en plus en champion du "Sud global", a réussi à arracher des avancées concrètes.

Actifs russes

Si le Brésil s'efforce de faire en sorte que le conclave de Sao Paulo ne soit pas phagocyté par les guerres en Ukraine et dans la bande de Gaza, la question ukrainienne a été évoquée avant même l'ouverture de ce G20.

Mercredi matin à Sao Paulo, les ministres ou représentants des pays du G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, Etats-Unis, ainsi que l'Union européenne), se sont en effet retrouvés pour discuter de l'aide à l'Ukraine, deux ans après l'invasion russe.

L'idée d'aider l'Ukraine à financer son effort de guerre et sa reconstruction en saisissant les intérêts générés par quelque 397 milliards de dollars d'actifs russes gelés par l'Occident depuis l'invasion russe fait son chemin. Janet Yellen avait appelé mardi à une solution "urgente" dans ce domaine, pendant que Kiev exhorte à un soutien occidental renforcé et espère le déblocage au Congrès américain d'une nouvelle aide financière de 60 milliards de dollars.

Mais le ministre français a réitéré qu'il n'y a aujourd'hui "pas de base légale pour saisir les avoirs russes" eux-mêmes, comme certains responsables, dont Mme Yellen et le Premier ministre britannique Rishi Sunak, l'ont proposé ces derniers jours. "Nous allons continuer à y travailler", a souligné M. Le Maire, soulignant que "le G7 doit agir en se conformant à la loi". Pour lui, "la vraie urgence, c'est qu'aux Etats-Unis on arrive à débloquer ces 60 milliards de dollars".

Fondé en 1999, le G20 représente plus de 80% du PIB mondial, les trois quarts des échanges mondiaux et les deux tiers de la population mondiale. Il compte aujourd'hui 21 membres: les 19 premières économies de la planète, ainsi que l'Union européenne et, pour la première fois cette année, l'Union africaine.


Le Brésil a appelé à une "nouvelle mondialisation" mercredi lors d'une réunion des grands argentiers du G20 à Sao Paulo, insistant sur la lutte contre la pauvreté alors que l'attention se porte surtout sur l'impact des guerres en Ukraine et à Gaza sur l'économie mondiale.

"La conjoncture économique mondiale est pleine de défis", a déclaré...