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Naître - LOrientLeSiecle

Naissances arabes : le jour où tout a commencé

À l’occasion du centenaire de L’Orient-Le Jour, retour sur certaines des indépendances-clés du siècle dernier. 

Naissances arabes : le jour où tout a commencé

La place des Martyrs à Beyrouth lors des célébrations marquant la libération de six figures de l’État ayant cherché à s'émanciper du Mandat français, le 22 novembre 1943. Photo Wikicommons

Longtemps sous le joug de puissances extérieures, de l’Empire Ottoman et/ou de capitales occidentales, les pays arabes sont touchés dès la fin du XIXe siècle, par un vent nationaliste. Le XXe siècle sera celui des indépendances, qu’ils obtiennent tour à tour, dans un calme relatif... ou dans le sang. Les anciens territoires administrés deviennent des monarchies ou des républiques, entamant leur destin de nations autonomes, pour le meilleur ou pour le pire. De l’Arabie saoudite aux monarchies du Golfe, en passant par le Levant ou l’Afrique du Nord, L’Orient-Le Jour vous fait revivre ces moments forts.

 • 23 septembre 1932 - Arabie saoudite

Descendant du fondateur du premier État saoudien au XVIIIe siècle, Abdelaziz ibn Saoud se lance dès le début des années 1900 dans diverses conquêtes visant à libérer du joug ottoman la péninsule arabique, puis l'unifier. Il réunit les territoires conquis en 1932 à l’intérieur d’un État unique, devenant le premier roi de l’Arabie saoudite moderne.

• 3 octobre 1932 - Irak

Confié en 1920 par la Société des nations (SDN) au Royaume-Uni, le mandat sur la Mésopotamie prend fin en 1932. Cette année-là, l’Irak obtient officiellement l’indépendance, devenant une monarchie jusqu’au coup d’État de 1958. Les Britanniques y conserveront malgré tout longtemps des bases militaires. 

• 22 novembre 1943 - Liban

« À Beyrouth et dans tout le pays, l’activité normale reprend ce matin », titre L’Orient, le 24 novembre 1943. Quelques jours plus tôt, les Libanais se sont mis en grève en guise de protestation contre l’arrestation de six figures de l’État ayant cherché à s'émanciper du Mandat français, parmi lesquelles Riad el-Solh et Béchara el-Khoury. Le 22 novembre 1943, à la libération de ceux qui deviendront les pères de l’indépendance, le chef de file du parti Destour devient le premier président de la République libanaise indépendante.

• 17 avril 1946 - Syrie

À l’instar du Liban, la Syrie est administrée dès 1920 par la France, désignée puissance mandataire par la SDN. Des négociations mort-nées se succèdent entre nationalistes syriens et Paris, qui refuse de céder aux exigences de Damas. Au fil des ans, les tensions montent. En représailles à des manifestations anti-françaises dans la capitale syrienne, Paris bombarde Damas en mai 1945. De son côté, Londres, en position de force après le débarquement allié de juin 1944, met la pression sur Paris. La Syrie décroche le Graal en 1946, après le départ des derniers soldats français le 17 avril.

• 25 mai 1946 - Jordanie

Sous mandat britannique depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l’émirat de Transjordanie est proclamé en 1921, avant que le royaume hachémite de Jordanie ne voit officiellement le jour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, au printemps 1946. L’indépendance survient après que l’émirat a porté assistance au Royaume-Uni pendant le conflit.

 • 1951 - Oman

Protectorat britannique depuis 1891, le sultanat de Mascate-et-Oman obtient son indépendance de la Grande-Bretagne à la suite du traité d’amitié, de commerce et de navigation conclu en 1951.

• 24 décembre 1951 - Libye

Ancienne colonie italienne, la Libye était occupée par le Royaume-Uni et la France après la Seconde Guerre mondiale. Le 24 décembre 1951, le pays obtient son indépendance et devient une monarchie fédérale jusqu’en 1969, lorsque Mouammar Kadhafi opère un coup d’État. La « Jamahiriya » (« république des masses ») qui en résulte restera en place pendant quatre décennies, jusqu’au soulèvement populaire de 2011.

• 18 juin 1953 - Égypte

Après que le Mouvement des officiers libres, Gamal Abdel Nasser en tête, orchestre à l’été 1952 un coup d’État en vue d’abolir la monarchie et mettre fin à l’occupation britannique, le roi Farouk est déposé. La République est proclamée un an plus tard. Une fois au pouvoir, Nasser opère en interne une vague de nationalisation et devient, sur la scène extérieure, le chef de file d’un panarabisme conquérant.

• 1er janvier 1956 - Soudan

Condominium anglo-égyptien, le Soudan accède à l’indépendance au début de l’année 1956 alors que Le Caire pressait le Royaume-Uni de mettre fin à leur souveraineté partagée. Cette date marque le début de guerres civiles entre le nord et le sud du pays, ce dernier devenant officiellement indépendant en juillet 2011.

 • 2 mars 1956 - Maroc

Instauré en 1912 sur le sultanat du Maroc, le protectorat français prend officiellement fin le 2 mars 1956, après que les indépendantistes ont intensifié les appels en ce sens à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le sultan prend le titre de roi sous Mohammed V.

• 20 mars 1956 - Tunisie

Après de longues négociations, Paris reconnaît au printemps 1956 l’indépendance de la Tunisie, sous protectorat français depuis 1881. Figure de l’indépendantisme, Habib Bourguiba devient président de la République.

 • 19 juin 1961 - Koweït

Protectorat britannique depuis plus de 60 ans, le Koweït accède à l’indépendance en juin 1961, après avoir signé un traité d’amitié avec le Royaume-Uni. Trente ans plus tard, le pays est occupé par l’Irak de Saddam Hussein, avant qu’une coalition de trente pays menée par Washington ne force Bagdad à se retirer.

• 5 juillet 1962 - Algérie

Après 132 années de colonisation française, l’Algérie accède à l’indépendance le 5 juillet 1962, au terme d’une guerre sanglante entamée en 1954. Les accords d’Évian, conclus le 18 mars de la même année entre les représentants français et ceux du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), branche gouvernementale du Front de libération nationale (FLN), avaient ouvert la voie à un règlement du conflit.

 • 30 novembre 1967 - Yémen

Après plus de 120 ans d’occupation britannique, l’Arabie du Sud accède officiellement à l'indépendance le 30 novembre 1967 sous le nom de République populaire du Sud-Yémen. Des négociations avaient été entreprises les années précédentes entre le gouvernement britannique et le Front national de libération (FNL), qui s’était imposé comme représentant du peuple yéménite après avoir évincé le groupe nationaliste « Front de libération du Sud-Yémen occupé » (F.L.O.S.Y). Le Yémen actuel naît avec l’unification du Yémen du Sud et du Yémen du Nord, indépendant depuis la fin de l'Empire ottoman et dont le pouvoir est renversé en 1962 par les nasséristes, en mai 1990. 

• 14 août 1971 - Bahreïn

Un « traité d’amitié a été signé dimanche (15 août 1971) au palais du gouvernement de l’émirat par le gouverneur, cheikh Issa ben Salmane al-Khalifa, et sir Geoffrey Arthur, résident politique britannique dans le Golfe », annonce L’Orient-Le Jour dans son édition du 16 août. Deux jours plus tôt, Bahreïn proclame son indépendance tandis que les traités de protection qui unissent cet archipel au Royaume-Uni depuis 1820 sont abolis.

• 3 septembre 1971 - Qatar

L’indépendance du Bahreïn donne immédiatement lieu à celle du Qatar, ancien protectorat britannique, quelques semaines après son voisin. Désormais État souverain, le Qatar entretient une relation d’amitié et de coopération avec le Royaume-Uni.

• 2 décembre 1971 - Émirats arabes unis

Intégrés à l’empire colonial britannique depuis la fin du XIXe siècle, six des sept émirats composant les Émirats arabes unis actuels forment le 2 décembre 1971 une fédération dans le sillage de la déclaration d’indépendance de Bahreïn et du Qatar. L’année suivante, ces émirats sont rejoints par le septième, Ras el-Khaïma.

 • Palestine ?

Contrairement aux autres pays, la Palestine n’obtient jamais l’indépendance totale qu’elle espérait. En 1988, Yasser Arafat, alors président du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), proclame l’État de Palestine sur un territoire comprenant la bande de Gaza et la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est comme capitale. Mais son projet n’aboutit que partiellement. La signature en 1993 des accords d’Oslo marque un moment symbolique vers l’indépendance. L'Autorité palestinienne (AP) à Ramallah est alors reconnue par le gouvernement israélien et la communauté internationale comme représentante légitime du peuple palestinien. Mais elle n’obtient le contrôle que sur une partie du territoire et, surtout, n’a pas la maîtrise des frontières.

Depuis 2012, la Palestine est un État observateur non-membre de l’ONU. Si cela ne lui octroie pas le droit de vote à l’Assemblée générale, Ramallah a pu être admise grâce à ce statut à la Cour pénale internationale (CPI) en 2015, la seule juridiction internationale permettant de poursuivre des individus pour crimes de guerre.


Infographie par Jaimee Lee Haddad.



Longtemps sous le joug de puissances extérieures, de l’Empire Ottoman et/ou de capitales occidentales, les pays arabes sont touchés dès la fin du XIXe siècle, par un vent nationaliste. Le XXe siècle sera celui des indépendances, qu’ils obtiennent tour à tour, dans un calme relatif... ou dans le sang. Les anciens territoires administrés deviennent des monarchies ou des républiques,...
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La Palestine aurait pu être indépendante en 1948 mais ses dirigeants ont refuser la proposition de U-Thant secrétaire général de l'ONU a l’époque. Ils avaient mise sur l’élimination des juifs et l'occupation complète de ce territoire disputé. Leur fanatisme et racisme les a mené a errer d'un pays a l'autre, a participer a la destructions de leurs hôtes, donc a perdre leurs soutiens, a foutre en l'air les accords d'Oslo et a ce qu'ils se fassent aujourd'hui massacrer sans que personne ne s'en émeut. Triste sort lorsque seul la haine a l’état pure prend le dessus.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

09 h 36, le 10 septembre 2024

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Commentaires (1)

  • La Palestine aurait pu être indépendante en 1948 mais ses dirigeants ont refuser la proposition de U-Thant secrétaire général de l'ONU a l’époque. Ils avaient mise sur l’élimination des juifs et l'occupation complète de ce territoire disputé. Leur fanatisme et racisme les a mené a errer d'un pays a l'autre, a participer a la destructions de leurs hôtes, donc a perdre leurs soutiens, a foutre en l'air les accords d'Oslo et a ce qu'ils se fassent aujourd'hui massacrer sans que personne ne s'en émeut. Triste sort lorsque seul la haine a l’état pure prend le dessus.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    09 h 36, le 10 septembre 2024

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