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Dernières Infos - Egypte

Dix-huit ONG inquiètes pour un militant du Sinaï frontalier de Gaza

Un drapeau égyptien. Photo d'illustration Gianluigi Guercia/Getty Images/AFP

Dix-huit ONG et une rapporteure de l'ONU ont exprimé lundi leur inquiétude quant au sort d'un militant des droits humains victime « d'une campagne de diffamation et de menaces » après avoir diffusé des informations sur le Sinaï égyptien frontalier de Gaza.

« Les autorités égyptiennes et leurs affidés ont lancé une campagne de diffamation et de menaces contre la Fondation du Sinaï pour les droits humains (SFHR) et son directeur Ahmed Salem, en rétorsion à leurs récents rapports », accusent ces ONG, dont Amnesty International, Human Rights Watch (HRW) et l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), l'ONG des droits humains la plus en vue d'Egypte.

Selon ces ONG, depuis mi-février, « des figures gouvernementales et progouvernementales » mènent cette campagne « dans les médias et sur les réseaux sociaux », accusant M. Salem d'être « lié à des groupes terroristes et au Mossad », le renseignement israélien. Elles ajoutent que M. Salem, basé avec sa femme et ses enfants en Grande-Bretagne, a reçu « des mises en garde d'intermédiaires proches des autorités le menaçant de le +ramener en Egypte+ ».

Le 14 février, SFHR avait affirmé que l'Egypte construisait « une zone fermée de haute sécurité et isolée » pour les réfugiés palestiniens « en cas d'exode de masse » de Gaza pilonnée par Israël depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre.

Le Caire dément formellement, mais l'ONG égyptienne souligne que deux promoteurs locaux lui ont dit avoir obtenu des contrats pour bâtir une zone fermée « entourée de murs de sept mètres de hauteur ».

Des images satellites étudiées par l'AFP montrent des engins de chantier construisant un mur dans la partie égyptienne de Rafah, un secteur ultra-sécurisé et interdit à la presse en raison des opérations militaires contre des jihadistes. Le terrain a également été nivelé, selon des images prises entre le 10 et le 15 février.

Les défenseurs des droits humains accusent régulièrement l'Egypte, 135e pays sur 140 au classement mondial de l'Etat de droit du World Justice Project, de s'en prendre à des militants ou des journalistes même exilés --parfois en s'en prenant à leur famille restée en Egypte. Jeudi, Mary Lawlor, la rapporteure de l'ONU pour les défenseurs des droits humains, exhortait « le pouvoir égyptien à assurer la sécurité d'Ahmed Salem et de sa famille ».

L'Egypte, ajoutent lundi les 18 ONG, « doit immédiatement autoriser les journalistes indépendants et la société civile à travailler en toute liberté dans le Sinaï et à rapporter les doléances de ses habitants après une décennie d'opérations militaires » notamment antijihadistes, « de même que les développements transfrontaliers du conflit à Gaza ».

Dix-huit ONG et une rapporteure de l'ONU ont exprimé lundi leur inquiétude quant au sort d'un militant des droits humains victime « d'une campagne de diffamation et de menaces » après avoir diffusé des informations sur le Sinaï égyptien frontalier de Gaza.« Les autorités égyptiennes et leurs affidés ont lancé une campagne de diffamation et de menaces contre la...