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Sport - Ligue 2

Le Bordelais Alberth Elis victime d’un grave traumatisme crânien

Victime d’un violent choc à la tête au début du match entre les Girondins de Bordeaux et Guingamp (1-0), le Hondurien est toujours hospitalisé à Bordeaux.

Alberth Elis sous le maillot de Bordeaux lors d’un match entre les Girondins et le Stade rennais au Roazhon Park, le 16 janvier 2022. Jean-François Monier/AFP

L’inquiétude reste vive concernant l’état de santé de l’attaquant hondurien des Girondins de Bordeaux Alberth Elis, toujours hospitalisé dimanche matin après un gros choc à la tête subi lors d’un duel aérien au cours du match contre Guingamp, samedi en Ligue 2.

Le joueur de 28 ans a été opéré avec succès dans la nuit de samedi à dimanche au CHU Pellegrin à Bordeaux, après avoir été placé dans un coma artificiel, selon la presse régionale et plusieurs médias honduriens. Le club n’a pas confirmé ces informations, se réfugiant derrière le secret médical.

« Alberth Elis est victime d’un traumatisme crânien ayant amené à placer le joueur dans un coma artificiel protecteur. À cet instant, il est encore impossible de se prononcer sur le pronostic vital et fonctionnel d’Alberth », a déclaré le club dans un communiqué publié ce dimanche.

Vague d'émotion

Cet incident a provoqué de nombreuses réactions dans le monde du football français. La première a été celle d'Eric Roy, qui a entraîné l’attaquant hondurien pendant cinq mois à Brest la saison dernière. « La victoire est pour lui » a glissé l’entraîneur breton en ouverture de sa conférence de presse après le succès de son équipe à Strasbourg samedi (0-3). Ce matin, c’est le capitaine de l’équipe de France Kylian Mbappé qui lui a adressé ses « pensées positives » via un message sur son compte Instagram, tout comme de nombreux clubs du championnat de Ligue 2.

Ce choc a eu lieu après à peine quarante secondes de jeu quand, à la réception d’un centre, le Bordelais s’est fait heurter la tête par le défenseur guingampais Donatien Gomis. Si ce dernier a rapidement retrouvé ses esprits, Elis a été sérieusement sonné et est resté inconscient pendant huit minutes sur la pelouse avant d’être évacué sur civière.

Surnommé « la panthère » et star dans son pays, l’attaquant (64 sélections, 13 buts) s’est fait connaître au sein du championnat nord-américain (MLS) à Houston avant de tenter l’aventure européenne en 2020 à Boavista (Portugal), détenu en partie par Gérard Lopez, le propriétaire des Girondins.

Lors de sa première saison à Bordeaux, en 2021/2022, il avait inscrit 9 buts en 20 matches de L1 mais n’avait pu empêcher la relégation du club girondin. Après un passage en prêt à Brest en Ligue 1, il est revenu à Bordeaux l’été dernier.

Son hospitalisation va de nouveau alimenter le débat sur la gestion des commotions cérébrales dans le football et rend presque anecdotique cette victoire des Bordelais (1-0) face aux Bretons, grâce à un but de Zan Vipotnik (40e).

Le débat sur les commotions relancé

« La saison dernière, il y a eu 25 commotions cérébrales pour plus de 800 matches professionnels en France, soit une commotion tous les 50 à 60 matches, a déclaré à l’AFP Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération française de football (FFF). Cette année, on a eu 5 commotions, soit une commotion tous les 80 matches. Au top 14 de rugby, c’est une commotion tous les deux matches. Donc, il n’y a pas beaucoup de situations de ce genre dans le football, mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas prendre au sérieux ce problème. »

Selon l’article 588 du règlement de la Ligue de football professionnel (LFP), « toute commotion cérébrale survenue à l’entraînement ou dans le cadre d’une rencontre (...) nécessite une prise en charge par le staff médical de l’équipe ou, à défaut, par le médecin réanimateur de terrain durant trois minutes ».

« Il est obligatoire qu’un examen d’expertise soit réalisé dans les 72 heures suivant la commotion par un médecin expert dans la prise en charge des commotions cérébrales », et « le retour à la compétition doit se faire progressivement », selon « un protocole en six étapes » défini par la FFF.

Depuis 2020, l’International Board (IFAB), gardien des règles du football mondial, a par ailleurs lancé une expérimentation en autorisant les organisateurs de compétition à tester des protocoles commotion permettant de remplacer définitivement un joueur par équipe en cas de choc suspicieux, en dehors de la règle des cinq remplacements maximum. La France fait partie des pays ayant mis en place ces essais. 

« Cela fait deux ans que l’on fait ça, ce qui permet de ne pas impacter l’équipe et d’éviter toute pression sur le médecin de la part de l’entraîneur », a expliqué Emmanuel Orhant. 

Avant Elis, d’autres joueurs ont été récemment victimes de blessures similaires. En début de saison, le champion du monde 2018 français Samuel Umtiti, sonné dans un violent choc avec le Japonais Junya Ito, avait été hospitalisé après avoir repris le cours du match entre Lille et Reims (1-2) et avoir fait un malaise dans le vestiaire à la mi-temps. 

En Espagne, le joueur du FC Barcelone Ronald Araujo avait également été évacué à l’hôpital après un gros contact avec son équipier Gavi contre le Celta Vigo, en 2022.

Le cas le plus emblématique reste celui de Petr Cech en 2006. Le gardien de Chelsea avait reçu en plein visage le genou d’un joueur de Reading et avait été soigné hors du terrain avant d’être transporté à l’hôpital. Il a ensuite porté un casque jusqu’à la fin de sa carrière.

L’inquiétude reste vive concernant l’état de santé de l’attaquant hondurien des Girondins de Bordeaux Alberth Elis, toujours hospitalisé dimanche matin après un gros choc à la tête subi lors d’un duel aérien au cours du match contre Guingamp, samedi en Ligue 2.

Le joueur de 28 ans a été opéré avec succès dans la nuit de samedi à...
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