Les Etats-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre la Russie mais ce sont des missiles et des avions de combat qu'a réclamés d'urgence Volodymyr Zelensky, face à la poussée russe dans l'est de l'Ukraine.
A Moscou, Vladimir Poutine a de son côté vanté les livraisons croissantes de missiles, de drones, de blindés, d'artillerie et d'autres armements produits par l'industrie de son pays à l'armée russe, engagée selon lui dans une lutte victorieuse « pour la vérité et la justice ». Et ce tout en rendant hommage aux « authentiques héros du peuple » russe combattant en Ukraine.
Le président ukrainien, qui a qualifié cette semaine d' »extrêmement difficile » la situation sur le front est et qui a exhorté le Congrès américain à approuver une aide militaire supplémentaire de 60 milliards de dollars, a demandé à ses alliés occidentaux de livrer le plus rapidement possible de nouveaux systèmes de défense antiaérienne et les avions de combat promis de longue date.
« Ce qui est important, c'est que toutes les décisions soient prises à temps », a-t-il souligné à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. « La chose la plus importante est de débloquer le ciel. La défense antiaérienne et les (...) avions y contribueront », a-t-il ajouté, à un moment où l'Ukraine est confrontée à des vagues successives, destructrices et meurtrières, de missiles de croisière, de missiles balistiques et de drones explosifs qu'elle s'épuise à intercepter.
Fragilisée par l'échec de la contre-offensive qu'elle a déclenchée l'été dernier et un manque croissant de munitions et de soldats, l'armée ukrainienne a dû se résoudre la semaine dernière à céder la ville d'Avdiïvka dans l'est, après des mois de combats acharnés.
M. Zelensky, s'exprimant en compagnie de la Première ministre danoise Mette Frederiksen, a estimé que les retards dans les fournitures d'armes avaient contribué au fait que la contre-attaque ukrainienne n'avait pas réussi.
Des F-16 « avant l'été »
Mme Frederiksen, dont le pays a été l'un des premiers à annoncer l'envoi à Kiev d'avions de chasse de fabrication américaine F-16, a pour sa part espéré que les premiers pourraient arriver en Ukraine « avant l'été ». Elle a appelé les pays occidentaux à « donner davantage » à l'Ukraine et à « tenir » leurs promesses face à une Russie qui « se réarme et bâtit une économie de guerre ». Sur le front, les hommes, épuisés, manquent de munitions d'artillerie.
Les armes, « vous savez, eux ils ont des usines qui en produisent et nous ? On mendie pour avoir des armes », lâche Oleksiï, un soldat de retour des tranchées non loin d'Avdiïvka. A Bruxelles, l'Union européenne s'est dite « plus que jamais » unie derrière l'Ukraine et a promis de poursuivre son soutien « politique, militaire, financier, économique, diplomatique et humanitaire » pour aider l'Ukraine à « se défendre, protéger son peuple, ses villes et ses infrastructures essentielles, rétablir son intégrité territoriale (...) et mettre fin à la la guerre ».
Les dirigeants de l'UE ont validé début février une enveloppe supplémentaire pour l'Ukraine de 50 milliards d'euros et ses pays membres participent à des degrés divers, ainsi que le Royaume uni, à son effort de guerre mais c'est aujourd'hui l'aide militaire américaine, bloquée au Congrès par les élus républicains sous la houlette de Donald Trump, qui manque cruellement aux Ukrainiens.
Faute de réussir dans l'immédiat à surmonter ce blocage, Joe Biden a annoncé vendredi la plus importante salve de sanctions américaines depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie il y a deux ans, répondant au premier chef à la mort en détention la semaine dernière de l'opposant russe Alexeï Navalny. « Si Poutine ne paye pas le prix de la mort et de la destruction qu'il répand, il continuera », a souligné le président américain.
Il a fait état de sanctions ciblant « des individus liés à l'emprisonnement de Navalny » mais aussi le « secteur financier russe, l'industrie de défense, les réseaux d'approvisionnement et les auteurs de contournement des sanctions, à travers plusieurs continents » et dans nombre de pays dont la Chine et l'Allemagne. « Nous ne pouvons pas tourner le dos maintenant », car Vladimir Poutine « compte là-dessus », a-t-il encore dit. Moscou a réagi en dénonçant une ingérence « cynique » destinée à diviser les Russes avant la présidentielle de la mi-mars qui doit voir Vladimir Poutine réélu triomphalement.
L'Ukraine « n'a pas abandonné »
En attendant, les frappes contre l'Ukraine continuent. L'état-major de l'armée ukrainienne a signalé vendredi des attaques nocturnes de drones et de missiles russes. Un bombardement a fait trois morts à Odessa (sud), selon la police. Le Russes ont par ailleurs procédé à une centaine d'attaques ces dernières 24 heures sur le front Est, dont près de la moitié autour de Mariïnka, un nouveau « point chaud » avec la zone d'Avdiïvka, a noté vendredi l'armée ukrainienne.
Si l'armée russe a subi de très lourdes pertes, avec jusqu'à 120.000 morts selon des sources américaines, elle a pu recruter près d'un demi-million d'hommes en 2023 et encore environ 53.000 en janvier 2024, d'après des chiffres officiels.
A l'inverse, l'Ukraine a vu la sienne décimée par sa contre-offensive de l'été 2023 et ne parvient pas à regarnir ses rangs. Ces dernières semaines, elle a néanmoins enregistré des succès en mer Noire. A Kiev, une retraitée, Nina, souligne cependant que l'Ukraine « n'a pas abandonné » après deux ans de combats : « Nous avons appris à tenir, à être plus forts et à y croire ».
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre la Russie mais ce sont des missiles et des avions de combat qu'a réclamés d'urgence Volodymyr Zelensky, face à la poussée russe dans l'est de l'Ukraine.A Moscou, Vladimir Poutine a de son côté vanté les livraisons croissantes de missiles, de drones, de blindés, d'artillerie et d'autres armements...
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