Ultimatum des retraités de l'armée : une hausse des pensions avant vendredi ou la "mutinerie"

Des retraités de l'armée libanaise ont annoncé mardi leur intention d'intensifier leur mobilisation, allant jusqu'à la « désobéissance civile » et la « mutinerie » si le gouvernement ne procède pas à une augmentation de leurs pensions de retraite d'ici vendredi.

Les anciens militaires font partie des nombreux groupes du secteur public qui manifestent régulièrement pour exiger de meilleurs salaires face à la détérioration des conditions de vie et à l'inflation.

Dans un communiqué, les retraités de l'armée ont accusé le gouvernement de « fuir face au problème des salaires du secteur public » et d'avoir fait preuve d'inégalité en augmentant certains salaires, mais pas d'autres. Ils ont mis en garde le gouvernement sortant, menaçant que, si un projet de loi n'était pas préparé d'ici jeudi pour augmenter « de manière équitable » tous les salaires du secteur public, et approuvé vendredi, ils seraient « contraints » de recourir à l'escalade. Celle-ci comprendrait des manifestations dans les rues du pays, une « mutinerie » et la « désobéissance civile ». 

Cette annonce fait suite à une manifestation de plusieurs centaines d'anciens combattants devant le Grand Sérail et le Parlement le 6 février. Lors de ce sit-in, au cours duquel avaient éclaté des tensions avec les forces de l'ordre, les retraités de l'armée avaient exigé une hausse de leurs allocations de pension. Le Conseil des ministres avait alors annoncé une réunion « exceptionnelle » le samedi suivant pour se pencher sur cette question, mais sans qu'aucune décision ne soit prise. 

Au cours des cinq dernières années, le Liban a été frappé par une crise économique sans précédent, voyant la livre libanaise perdre plus de 90 % de sa valeur face à une inflation massive dans un pays principalement dépendant des importations. En conséquence, la majorité de la population vit dans la pauvreté et le secteur public subit une détérioration constante des conditions de vie.