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Société - Rapport

Des milliers de personnes vivent dans des logements insalubres dans le nord du Liban, alerte Amnesty International

Selon l'ONG, la situation est due à des « décennies de négligence » de la part du gouvernement et du non-respect des règles de sécurité par les entrepreneurs.

Des milliers de personnes vivent dans des logements insalubres dans le nord du Liban, alerte Amnesty International

Khan al-Tamthili, dans le quartier de Mina à Tripoli, abrite des dizaines de familles et a subi des dégâts lors du tremblement de terre du 6 février 2023. Photo João Sousa

Un rapport d'Amnesty International publié mardi révèle que des milliers de personnes vivent dans des « bâtiments dangereux » au Liban, un an après que plusieurs tremblements de terre - d'une magnitude proche du niveau 8 - ont détruit de grandes parties du sud-est de la Turquie et du nord de la Syrie, et endommagé certains bâtiments au pays du cèdre.

Ce rapport a été publié au lendemain de l'effondrement d'un immeuble à Choueifate, le deuxième en dix jours, qui a fait au moins quatre morts, dont un bébé, et quatre blessés.

Dans son rapport, le groupe international de défense des droits de l'homme se concentre sur Tripoli, au Liban-Nord, la ville la plus pauvre du Liban. Il accuse le gouvernement libanais de « manquer à ses obligations envers les personnes vivant dans des bâtiments qui risquent de s'effondrer », parce qu'il n'a pas procédé à une évaluation correcte de ces structures après le tremblement de terre du 6 février 2023.

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Le séisme de magnitude 7,8 s'est propagé à partir d'une zone située près de Gaziantep, en Turquie, tuant près de 60 000 personnes en Turquie et en Syrie. Les secousses ont été ressenties dans toute la région, faisant trembler le sol à Tripoli, où des habitants avaient déclaré à L'Orient-Le Jour qu'ils avaient été réveillés en sursaut au milieu de la nuit par le balancement de leur maison.

Amnesty International a constaté que même avant les tremblements de terre de février 2023, les habitants de Tripoli avaient fait part de leurs préoccupations concernant leurs mauvaises conditions de vie, qui, selon eux, seraient dues à « des décennies de négligence et au non-respect des règles de sécurité par les entrepreneurs ». En outre, les habitants suggèrent que le problème a été aggravé par la grave crise économique du pays, qui a commencé en 2019, ce qui, selon Amnesty, a rendu difficiles toute réparation ou déménagement.

L'organisation ajoute que les tremblements de terre ont aggravé les problèmes structurels préexistants, mettant davantage de résidents en danger. Amnesty affirme que le gouvernement libanais « n'a pas réalisé d'évaluations complètes des bâtiments menacés, ni aidé les habitants ».

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« Le gouvernement libanais a gravement manqué à son obligation d'établir un plan clair de réparation des structures endommagées et de veiller à ce que les habitants bénéficient d'une aide, notamment sous la forme d'une indemnisation et d'un relogement le cas échéant », a déclaré Sahar Mandour, chercheuse d'Amnesty International pour le Liban.

« Le droit à un logement convenable est un droit humain. Il est honteux que les habitants de la ville où le taux de pauvreté est le plus élevé du Liban aient été abandonnés à leur sort et que, dans certains cas, des avis d'expulsion leur aient été remis », a ajouté l'organisation.

L'Association libanaise des propriétés (LPA) avait déclaré à notre publication en octobre 2023 que 16 000 à 18 000 bâtiments risquaient de s'effondrer au Liban, sous l'effet du changement climatique, d'un mauvais drainage et d'autres facteurs.

Selon Camille Hachem, représentant de l'Ordre des ingénieurs et des architectes (OEA), il y aurait « au moins » 4 000 bâtiments menacés d'effondrement rien qu'à Tripoli - bien que ce chiffre provienne d'une étude de 2017. Aujourd'hui, dit-il, le nombre réel de bâtiments à risque est probablement plus élevé.

« Chaque année, les bâtiments vieillissent. Donc, chaque année, le nombre de bâtisses à risque augmentera de plusieurs centaines », explique M. Hachem.

Un rapport d'Amnesty International publié mardi révèle que des milliers de personnes vivent dans des « bâtiments dangereux » au Liban, un an après que plusieurs tremblements de terre - d'une magnitude proche du niveau 8 - ont détruit de grandes parties du sud-est de la Turquie et du nord de la Syrie, et endommagé certains bâtiments au pays du cèdre.Ce rapport a été publié...

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