Le conseil d’administration de la Banque mondiale (BM) a annoncé jeudi avoir approuvé un projet de 34 millions de dollars visant à « restaurer les fonctions essentielles » des autorités du Liban en matière de gestion budgétaire. Ce projet doit contribuer à « rétablir les services publics, afin d'assurer le bien-être des citoyens et de jeter les bases d'une reprise économique durable », écrit l’organisation dans son communiqué.
Cette enveloppe se décompose en un prêt de 28,5 millions de dollars octroyés à des conditions en principe préférentielles par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), une organisation liée à la BM. S’ajoute un don de 5,5 millions de dollars accordé via le Lebanon Financing Facility, ou LFF, le « Fonds fiduciaire multidonateurs » créé en décembre 2020 dans le sillage de l’explosion du port de Beyrouth survenue le 4 août de cette même année. Le déblocage de ces financements ne pourra pas se faire avant que le Liban ne vote une loi l’y autorisant.
La BM justifie le lancement de ce projet en constatant qu’en raison de la crise que traverse le pays et du fait que les salaires de la fonction publique n’ont pas été ajustés à l’inflation (à trois chiffres depuis trois ans) et la chute de la livre libanaise (elle a perdu 98 % de sa valeur, de nombreux fonctionnaires « ont quitté le secteur public. Ils seraient moins de 8.000 dans l’administration, hors services de sécurité, armée et institutions publiques, selon le Premier ministre sortant Nagib Mikati). La crise est actuellement amplifiée par l'impact de la guerre à Gaza et ses débordements au Liban-Sud.
« Jeter les bases de la reprise »
Les fonctionnaires sont partis soit pour le secteur privé où les salaires ont été partiellement ajustés, soit pour des opportunités à l'étranger, ce qui a créé une grave pénurie de compétences et de personnel dans le secteur public. « Pour le personnel qui reste, les taux d'absentéisme sont élevés, la plupart des employés ne venant au bureau qu'un jour par semaine », poursuit la BM.
Cette situation affecte gravement la capacité du gouvernement à maintenir les fonctions essentielles de l'État », ajoute-t-elle encore, soulignant que les droits de douane et les autres recettes fiscales « ont également fortement diminué avec la crise, et sont insuffisantes pour le financement des services sociaux essentiels », entre autres. « Le bon fonctionnement des institutions publiques est essentiel pour faire face à la crise actuelle de manière efficace et pour jeter les bases de la reprise », insiste Jean-Christophe Carret, directeur de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient cité dans le communiqué.
Dans le détail :
• Le projet allouera 14,1 millions de dollars pour financer des équipements informatiques et de télécommunication (matériel, logiciels, licences et services de maintenance).
• Sur l’enveloppe totale, 12,3 millions de dollars seront réservés sur 3 ans pour financer des « décaissements liés à des conditions de performance ».
• Les 7,6 millions de dollars restants financeront des investissements dans les énergies vertes et d'autres activités essentielles d'assistance technique et de renforcement des capacités.
commentaires (13)
Les grands VOLEURS se frottent déjà les mains.....
Derwiche Ghaleb
11 h 01, le 17 février 2024