En Irak la cheffe de la diplomatie néerlandaise veut une désescalade régionale

La cheffe de la diplomatie néerlandaise, Hanke Bruins Slot, a appelé mardi depuis l'Irak "toutes les parties" à engager une désescalade régionale, après les frappes de Washington au Moyen-Orient en représailles à la mort de trois soldats américains.

Vendredi, les Etats-Unis ont mené des frappes en Syrie et en Irak contre des cibles des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-Iran, après l'attaque de drone du 28 janvier dans laquelle trois de ses soldats stationnés sur une base américaine du désert jordanien à la frontière syrienne ont été tués.

Washington a accusé des groupes armés irakiens pro-iraniens, dans un contexte régional explosif attisé par la guerre à Gaza depuis le 7 octobre entre Israël et le Hamas palestinien: depuis la mi-octobre, des dizaines de tirs de roquettes et frappes de drones ont visé les troupes américaines déployées avec une coalition internationale antijihadiste en Irak et en Syrie.

Le président américain, Joe Biden, "a clairement indiqué qu'il ne cherchait pas à poursuivre l'escalade, et c'est crucial. Nous appelons toutes les parties à faire de même", a plaidé la ministre des Affaires étrangères néerlandaise, lors d'un point presse à Bagdad avec son homologue irakien, Fouad Hussein. Depuis des semaines, l'Irak n'arrive pas à s'extirper des tensions régionales, malgré les intenses efforts diplomatiques avec ses partenaires américain et iranien notamment.

À la mi-janvier, Téhéran avait mené des frappes de missiles sur le Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak, assurant avoir détruit "un quartier général" où opéraient les services de renseignement israéliens du Mossad. Des accusations démenties par Bagdad. Mme Slot a assuré avoir discuté avec son homologue irakien "des récentes attaques contre les bases de la coalition" en Syrie et en Irak.

"Nous condamnons tous les deux ces attaques, ainsi que la récente frappe iranienne sur Erbil, qui a tué sept civils parmi lesquels un bébé néerlandais", a-t-elle ajouté. "Nous avons également échangé sur les frappes ciblées des Etats-Unis en Irak et en Syrie, en réponse aux attaques contre leur personnel. Nous regrettons toutes les vies perdues", a-t-elle dit.

Les Pays-Bas ont des troupes engagées avec la coalition. Depuis la mi-octobre, plus de 165 attaques ont visé les soldats américains et leurs partenaires en Irak et en Syrie. La plupart ont été revendiquées par une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens appelée la "Résistance islamique en Irak".