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Dernières Infos - Irak/Syrie

Ces groupes de la "Résistance" menacés de représailles américaines

Des membres des forces Hached al-chaabi (Mobilisation populaire) portent le cercueil d'un camarade, mort la veille dans des frappes aériennes américaines visant des groupes soutenus par l'Iran, lors de ses funérailles au quartier général des forces Hached al-chaabi à Bagdad, le 25 janvier 2024. Photo AFP/AHMAD AL-RUBAYE

Les Etats-Unis ont promis des représailles contre les factions armées pro-Iran déployées en Irak et en Syrie, après la mort de trois de leurs soldats en Jordanie, premières victimes américaines des tensions au Moyen-Orient attisées par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza.

I- De qui s'agit-il?

Après la frappe de drone le 28 janvier contre la "Tour 22", base logistique américaine en plein désert jordanien à la frontière avec la Syrie, Washington a nommément incriminé la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants issus d'influents groupes armés irakiens liés à Téhéran.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, a même estimé que l'attaque en Jordanie "portait certainement la marque" des Brigades du Hezbollah, organisation irakienne considérée comme un des meneurs de la "Résistance islamique".

Depuis la mi-octobre, peu après le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, cette nébuleuse a revendiqué plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes contre les soldats américains déployés avec une coalition internationale antijihadiste en Irak et en Syrie.

Deux autres groupes affichent leur appartenance à la "Résistance islamique en Irak": le mouvement Al-Noujaba et les Brigades Sayyed al-Chouhada. Classées organisations "terroristes" par Washington, toutes ces factions mettent en avant leur solidarité avec Gaza et réclament le départ d'Irak des troupes américaines. Elles sont par ailleurs affiliées au Hachd al-Chaabi, anciens paramilitaires désormais intégrés à l'appareil sécuritaire irakien.

II- Quelles cibles? -

Washington a déjà bombardé ces dernières semaines des positions des Brigades du Hezbollah et de Noujaba.

Ces frappes, menées une seule fois en plein coeur de la capitale irakienne, ont aussi visé Jurf al-Sakhr, secteur bouclé et ultra-sécurisé où se concentrent les activités des factions, à une soixantaine de kilomètres au sud de Bagdad. Des frappes ont aussi ciblé la région frontalière d'Al-Qaïm, où un poste-frontière permet le passage vers la Syrie voisine, plus précisément vers des territoires dans la province de Deir Ezzor tenus par des factions pro-Iran.

En Irak, des frappes de représailles des Etats-Unis "pourraient viser des dépôts d'armes, des secteurs d'où sont habituellement lancés des drones. Ils vont tenter d'identifier les dépôts abritant des missiles", indique à l'AFP l'expert militaire Riad Kahwaji.

En Syrie, les groupes irakiens sont "principalement concentrés" dans l'Est du pays à la frontière avec l'Irak, "dans la zone de Deir Ezzor (...) à Mayadine et à Boukamal. Ce sont les deux plus grandes bases qui risquent d'être touchées", poursuit M. Kahwaji.

Un point de vue partagé par le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, qui cite "Deir Ezzor, le désert de la région de Palmyre (centre), où il y a des aéroports d'où partent des drones, Mayadine et Boukamal".

III- Contenir l'escalade?

M. Abdel Rahmane, dont l'ONG dispose d'un vaste réseaux de sources dans le pays en guerre, assure que dans l'Est de la Syrie "beaucoup de bases et de positions ont été évacuées par les combattants pro-iraniens", tandis qu'une "grande partie des officiers des Gardiens de la révolution iraniens (l'armée idéologique de l'Iran, ndlr) se sont repliés sur Damas."

Des précautions similaires ont été prises en Irak, où les "menaces américaines" ont poussé les groupes armés à "déplacer certains équipements et abandonner certaines bases au profit de positions alternatives", a déclaré à l'AFP un responsable d'une des factions pro-Iran. Un autre responsable a lui assuré que "certains commandants du terrain" s'étaient déplacés en Iran, d'autres ralliant "des positions sûres".

Washington promet des représailles, mais les responsables assurent ne pas chercher "une guerre plus étendue" au Moyen-Orient. De même, Téhéran a démenti toute implication dans l'attaque en Jordanie et répète ne pas vouloir l'escalade.

Les Brigades du Hezbollah ont même annoncé fin janvier suspendre leurs opérations contre les soldats américains, demandant toutefois à leurs combattants de "pratiquer une défense passive" en cas d'attaque américaine. Le mouvement Al-Noujaba s'est lui engagé vendredi à poursuivre les attaques, promettant une "réponse appropriée" à toute frappe américaine.

Jeudi, la sous-secrétaire d'Etat américaine chargée du Moyen-Orient, Barbara Leaf, a estimé que les attaques contre le personnel américain étaient aussi "une attaque contre la souveraineté" de l'Etat irakien. Rapportant des "consultations étroites" avec les responsables irakiens, elle a assuré que Washington attendait de voir "plus d'actions" de la part de Bagdad pour mettre au pas ces groupes.


Les Etats-Unis ont promis des représailles contre les factions armées pro-Iran déployées en Irak et en Syrie, après la mort de trois de leurs soldats en Jordanie, premières victimes américaines des tensions au Moyen-Orient attisées par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza.I- De qui s'agit-il?

Après la frappe de drone le 28...