Huit personnes, dont des combattants pro-iraniens, ont été tuées lundi dans une frappe israélienne au sud de Damas, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
« Trois missiles israéliens ont visé une base du Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution », l'armée idéologique du régime iranien, « dans le quartier de Sayeda Zeinab, faisant au moins huit morts », a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, dans un bilan revu à la hausse.
Deux Syriens, dont le garde du corps d'un officier des Gardiens de la Révolution, figurent parmi les morts, ainsi que deux combattants du Hezbollah, a ajouté le directeur de l'ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.
L'ONG n'a pas précisé si des civils figuraient parmi les victimes.
L'agence de presse iranienne Tasnim a de son côté affirmé que « le régime sioniste a visé un centre de conseillers iraniens » dans le quartier de Sayeda Zeinab.
Mais sur X, l'ambassadeur iranien en Syrie, Hossein Akbari, a ensuite précisé: « aucun centre de conseillers de la République islamique d'Iran n'a été visé, et aucun citoyen ou conseiller iranien n'a été tué ».
Pour sa part, le ministère syrien de la Défense a affirmé dans un communiqué que « l'ennemi sioniste a(vait) mené une agression aérienne depuis le Golan syrien occupé contre des positions au sud de Damas, tuant plusieurs conseillers iraniens et civils et faisant des blessés, outre les dégâts matériels ».
Le ministère a par la suite modifié le communiqué, en retirant la mention des conseillers iraniens faite plus tôt.
De son côté, le Hezbollah a annoncé lundi soir la mort de deux de ses combattants « sur la route de Jérusalem », expression utilisée par le mouvement pro-Iran pour désigner ses membres tués par des tirs israéliens, sans plus de détails.
Frappes à répétition
Le complexe de Sayeda Zeinab, important lieu de pèlerinage chiite, est défendu depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 par des miliciens chiites, notamment du mouvement islamiste libanais Hezbollah, aux côtés de l'armée de Damas.
Des bases du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution iraniens sont établies dans le quartier, selon l'OSDH.
Téhéran a envoyé des militaires présentés comme des conseillers, en soutien à l'armée syrienne depuis 2011.
Depuis fin décembre, deux autres frappes ont visé des objectifs iraniens en Syrie, dans un contexte régional tendu, sur fond de guerre entre le Hamas et Israël à Gaza.
Téhéran avait accusé Israël d'avoir éliminé fin décembre le général de brigade Razi Moussavi, membre de la Force Qods, la branche des opérations étrangères et l'unité d'élite des Gardiens.
Razi Moussavi est le commandant le plus important de cette force à être tué hors d'Iran depuis le général Qassem Soleimani, figure clé de la République islamique au Moyen-Orient, abattu dans un raid américain en Irak le 3 janvier 2020.
Le 20 janvier, 13 personnes, dont cinq conseillers des Gardiens de la Révolution, ont été tuées à Damas dans une frappe aérienne imputée à Israël, selon l'OSDH.
Des médias iraniens ont présenté l'une des victimes comme étant le responsable en Syrie du renseignement pour la Force Qods.
Depuis 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie, visant essentiellement les forces pro-Iran, dont le Hezbollah, alliés du régime syrien, ainsi que l'armée syrienne.
Et on ne riposte pas. C’est trop gros.
07 h 55, le 30 janvier 2024