Un diplomate suédois travaillant pour l'Union européenne (UE) a été accusé dimanche d'avoir coopéré « à une grande échelle » avec Israël contre la « sécurité » de l'Iran, au dernier jour de son procès à Téhéran, selon un média.
Le verdict du procès de Johan Floderus, qui a débuté en décembre, sera prononcé à une date indéterminée.
Le Suédois, qui travaille pour le service diplomatique de l'UE, avait été arrêté le 17 avril 2022 à l'aéroport de Téhéran, alors qu'il s'apprêtait à rentrer chez lui après un voyage en compagnie d'amis.
Dans son réquisitoire, le procureur l'a accusé d'avoir commis « des actes dans le domaine du renseignement à une grande échelle » au bénéfice « du régime sioniste d'occupation », indique l'agence de l'Autorité judiciaire Mizan Online, qui ne cite pas explicitement le nom d'Israël, non-reconnu par l'Iran. « En raison du caractère important et des effets néfastes des actes de l'accusé, je requiers une condamnation à la peine maximale », a-t-il ajouté, sans spécifier cette peine. Johan Floderus est jugé pour « corruption sur terre » et pour avoir participé à « des actes contre la sécurité de l'Iran, par une vaste coopération en matière de renseignement avec le régime sioniste ». « Corruption sur terre » est l'un des chefs d'accusation les plus graves en Iran et est passible de la peine de mort.
L'agence Mizan a diffusé des photos de Johan Floderus portant l'uniforme bleu pâle des prisonniers et entouré de ses deux avocats dans la salle d'audience quasiment vide de la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Le juge a donné une semaine aux avocats pour présenter la défense du jeune diplomate.
Sa « libération immédiate » a été à plusieurs reprises demandée par l'UE et par la Suède, pour lesquelles « il n'y a absolument aucune raison » de le maintenir en détention à la prison d'Evin à Téhéran, où sont incarcérés de nombreux opposants au gouvernement iranien.
Le 17 janvier, la Suède avait annoncé avoir convoqué le chargé d'affaires iranien pour exiger la libération des citoyens « arbitrairement détenus » en Iran, dont le dernier aurait été arrêté « début janvier ». Les relations entre la Suède et l'Iran se sont détériorées après qu'un tribunal suédois a condamné un ancien responsable pénitentiaire iranien, Hamid Noury, à la prison à vie pour des exécutions massives en 1988.
Des gouvernements, groupes de défense des droits humains ou familles de détenus étrangers en Iran, accusent Téhéran de pratiquer une « diplomatie des otages » - un marchandage pour obtenir des concessions d'autres pays.
Plusieurs autres Européens sont détenus en Iran, dont quatre Français. L'un d'eux, Louis Arnaud, a été condamné en novembre à cinq ans de prison pour propagande et atteinte à la sécurité de l'Etat iranien. Sa condamnation a été jugée « inacceptable » par Paris.
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