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Dernières Infos - Soudan

Berlin appelle à augmenter la pression sur les belligérants

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, le 22 janvier 2024 à Bruxelles. Photo JOHN THYS / AFP

La cheffe de la diplomatie allemande a démarré mercredi un déplacement devant la mener en Afrique de l'Est où elle veut plaider pour accroître les pressions sur les parties en guerre au Soudan afin qu'elles négocient une paix.

Son voyage a toutefois débuté par un contretemps, la ministre n'ayant pas pu atterrir à Djibouti, sa première étape, faute d'autorisation de survoler l'espace aérien de l'Erythrée voisine, a appris l'AFP auprès de sa délégation.

L'armée de l'air allemande, qui exploite l'avion, n'a pas reçu l'autorisation pour une raison encore non précisée, selon ces sources.

Conséquence: au lieu d'atterrir à Djibouti, l'avion s'est posé à l'aéroport saoudien de Djeddah pour se ravitailler en carburant. Les passagers y passeront la nuit en attendant de pouvoir éventuellement reprendre le cours du voyage.

L'avion a tourné pendant 90 minutes au-dessus de la mer Rouge, au coeur d'une crise sécuritaire, avant d'atterrir en Arabie Saoudite, selon les informations de journalistes allemands l'accompagnant. 

Annalena Baerbock voulait se rendre Djibouti pour discuter de la crise en mer Rouge, avant de rejoindre le Kenya jeudi et le Soudan du Sud vendredi.

L'objectif principal du déplacement vise à plaider pour accroître les pressions sur les parties en guerre au Soudan.

Il s'agit "d'évaluer des possibilités" afin de "réunir enfin" les belligérants "autour d'une table de négociation", a déclaré avant son départ la ministre à propos du Soudan, sans donner de détails plus précis sur son programme et l'identité de ses interlocuteurs.

"Pour moi une chose est claire: nous devons augmenter la pression sur les deux parties, par des sanctions, en leur faisant rendre des comptes pour leurs crimes et en agissant sur leurs soutiens à l'étranger", a dit Mme Baerbock.

Les combats font rage depuis le 15 avril 2023 entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohammed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire.

Le conflit a fait plus de 13.000 morts, selon une estimation très sous-estimée de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled) et plus de sept millions de personnes ont été déplacées.

Au Darfour, dans l'ouest, des violations ont été commises pouvant relever de "crimes contre l'humanité", selon un rapport d'experts de l'ONU vu lundi par l'AFP.

La ministre veut aussi rencontrer des représentants de la société civile soudanaise. "Nous ne devons pas laisser ce conflit devenir une +crise oubliée+ (...)", a-t-elle estimé.

A Djibouti, Mme Baerbock voulait aussi discuter des moyens "de protéger le trafic maritime international en mer Rouge des attaques des Houthis".

"Djibouti se trouve dans le voisinage direct du Yémen, les relations sont traditionnellement étroites - et entre les deux pays passe l'une des artères centrales du système commercial international: le détroit de Bab el-Mandeb, large de seulement 27 kilomètres", a-t-elle souligné. 

Les rebelles Houthis, qui contrôlent une bonne partie du Yémen, multiplient les attaques contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden en solidarité avec la population de Gaza, territoire totalement assiégé par Israël, que les Etats-Unis soutiennent militairement. 

Les armées américaine et britannique ont ces dernières semaines mené des frappes sur des sites Houthis au Yémen afin de "protéger" le trafic maritime dans la région.

La cheffe de la diplomatie allemande a démarré mercredi un déplacement devant la mener en Afrique de l'Est où elle veut plaider pour accroître les pressions sur les parties en guerre au Soudan afin qu'elles négocient une paix.

Son voyage a toutefois débuté par un contretemps, la ministre n'ayant pas pu atterrir à Djibouti, sa première étape,...