Les attaques des rebelles yéménites houthis contre les navires en mer Rouge risquent d'entraîner une « pénurie de pétroliers » en raison de voyages plus longs et d'un retard dans l'approvisionnement, a craint mercredi le PDG du géant pétrolier saoudien Aramco, Amin Nasser.
Interviewé par Reuters en marge de la 54e conférence annuelle du Forum économique mondial dans la très chic station alpine de Davos en Suisse, le responsable saoudien a estimé, concernant les agressions houthies, que « si c'est à court terme, des pétroliers pourraient être disponibles... Mais si c'est à plus long terme, cela pourrait poser un problème ». « Il faudra davantage de pétroliers et ceux-ci devront parcourir un plus long trajet. »
La mer Rouge, qui mène au canal de Suez, est la route la plus rapide entre l'Asie et l'Europe, par laquelle transite environ 12 % du trafic maritime mondial.
Les houthis, soutenus par l'Iran, affirment mener leurs attaques sur cet itinéraire en « solidarité » avec les Palestiniens et la bande de Gaza, pilonnée par Israël. Face à ces risques, les navires et porte-conteneurs ont soit suspendu leurs voyages, soit font le détour par l'Afrique du Sud, ce qui ajoute 10 à 14 jours au voyage.
De son côté, Aramco peut contourner le détroit de Bab el-Mandeb près du Yémen, d'où les houthis lancent leurs attaques, grâce à un oléoduc reliant ses installations pétrolières de l'est à sa côte occidentale et lui donnant un accès plus rapide au canal de Suez, a affirmé M. Nasser. Mais certains produits pétroliers devront malgré tout peut-être devoir faire leur détour par le Cap de Bonne-Espérance, a ajouté le PDG de l'entreprise. Il a en outre écarté tout risque que les houthis s'en prennent à nouveau aux installations d'Aramco, comme ils le faisaient dans le passé. Ces attaques se sont arrêtées depuis les pourparlers de paix entre l'Arabie saoudite et le Yémen.
Cette information est une adaptation et une traduction d'un article de Reuters, originellement publié en anglais.
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