Le chef de l'Église maronite au Liban, Béchara Raï, a critiqué ceux qui conditionnent l'élection d'un chef de l'État au Liban à la cessation des hostilités à Gaza, alors que le pays a entamé son quinzième mois de vacance présidentielle, les députés libanais ayant échoué à élire un successeur à Michel Aoun, faute de consensus sur un candidat.
« Nous avons dernièrement entendu certains conditionner l'élection d'un président à un cessez-le-feu total à Gaza (...). C'est déplorable et complètement inacceptable », a dénoncé Mgr Raï dans son homélie prononcée lors d'une messe pour le premier jour de l'année. Il a ainsi estimé qu' « il est du devoir du Parlement, s'il est maître de lui-même, de se réunir et d'élire un chef de l'État ». « Les candidats sont connus et excellents », a-t-il ajouté.
Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Élias Audi, a également critiqué la vide à la tête de l'État. « Lorsque le Parlement a voulu proroger le mandat du commandant en chef de l'armée Joseph Aoun (qui arrivait à terme en janvier, ndlr) pour préserver l'institution militaire et la stabilité sécuritaire, il s'est réuni et a voté avec succès la prorogation », a rappelé le prélat. « Pourquoi ce même Parlement ne se réunit-il pas pour élire un président en vue de préserver la stabilité dans le pays ? », a-t-il ajouté, pointant du doigt une « absence de volonté ».
Le Hezbollah et le mouvement Amal continuent de soutenir la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, qui est en revanche rejetée par les autres partis traditionnels et l'opposition. Les partis chrétiens majoritaires s’en tiennent à la candidature de Jihad Azour, ancien ministre des Finances, qu’ils avaient décidé de soutenir en juin dernier face à M. Frangié, tout en se disant ouverts à une « troisième voie ». Bien que l'opposition penche plutôt vers une figure de compromis, elle risque de ne pas pouvoir compter sur son allié ponctuel, le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, qui rejette l’élection du commandant en chef de l’armée, de plus en plus perçu comme une figure susceptible d'incarner cette « troisième voie ».
commentaires (7)
La chrétienté porte des valeurs humaines donc même si les membres dignitaires ne souhaitent interférer dans les affaires politiques, il est de leur devoir dans le contexte actuel, d'asseoir avec conviction une position non ambiguë face à une situation dramatique, un réel carnage. Malheureusement ce n'est pas le cas du chef Raï !Tout bon chrétien doit dénoncer un génocide, alors appuyez la candidature d'un président qui n'affiche pas haut et fort une position ferme contre l'attitude du pouvoir israélien, n'est pas chrétien !!!
peacepeiche@gmail.com
11 h 36, le 02 janvier 2024