Le ministre palestinien des Affaires étrangères obtient à Genève un large soutien international

De l'Iran à l'Arabie saoudite en passant par l'Indonésie, le chef de la diplomatie palestinienne a réuni mardi à Genève de nombreux ministres des Affaires étrangères et ambassadeurs pour appeler la communauté internationale à soutenir les Palestiniens à Gaza.

Environ 200 personnes se sont rassemblées à l'initiative des Palestiniens dans une salle bondée de l'ONU, en marge des célébrations pour les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.

Le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Maliki, y a affirmé que la situation dans la bande de Gaza était « apocalyptique », quelques heures avant que l'Assemblée générale de l'ONU ne se prononce mardi sur une résolution exigeant « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » dans ce territoire, un texte non contraignant qui a toutes les chances de passer.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, le bilan des morts dans la bande de Gaza s'est encore alourdi mardi, avec 18.412 personnes tuées, en grande majorité des femmes et des moins de 18 ans, par les bombardements israéliens déclenchés par l'attaque du 7 octobre de ce mouvement islamiste palestinien contre Israël. Celle-ci a fait 1.200 morts, en majorité des civils, tandis qu'environ 240 personnes ont été enlevées et emmenées dans ce petit territoire palestinien, d'après les autorités.

M. al-Maliki a déploré le fait que la communauté internationale ne soit pas parvenue à « assumer sa responsabilité », disant que « ce qui se passe à Gaza est une tache sombre sur la conscience de l'humanité ».

Les représentants de dizaines de pays, dont le Bahreïn, la Tunisie, Cuba, le Venezuela, l'Algérie, les Philippines, la Turquie, ont ensuite pris la parole, en soutien aux Palestiniens. Les ambassadeurs de France et du Royaume-Uni étaient également présents dans la salle mais n'ont pas fait de discours.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal ben Farhane a exhorté à mettre fin à la situation dans la bande de Gaza car « laisser la crise se poursuivre aura un impact préjudiciable sur la paix et la sécurité régionales ».

« La sécurité internationale et la crédibilité des organes des Nations unies sont affectées par la mise en oeuvre sélective du droit international », a-t-il assuré. « La situation n'est pas acceptable ».

- « Un miracle » -

Son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, a quant à lui apporté son soutien au Hamas, un « mouvement de libération palestinien », a-t-il dit.

Le Hamas est qualifié de groupe terroriste par l'UE mais aussi par de nombreux pays dont les Etats-Unis, le Canada et Israël.

« La guerre n'est pas la solution. Israël et les Etats-Unis ne pourront jamais éliminer le Hamas », la seule solution est « politique », a-t-il affirmé.

« Il faut reprendre les négociations », a renchéri le ministre libyen des Affaires étrangères Eltaher Elbaour, appelant les populations à « descendre dans la rue et faire pression » sur les gouvernements pour faire « cesser les atrocités » à Gaza.

L'ambassadrice israélienne auprès des Nations unies à Genève, Meirav Eilon Shahar a pour sa part regretté le silence de M. al-Maliki sur « les atrocités commises par le Hamas » le 7 octobre.

A ses côtés, Rachel Goldberg, sans nouvelles de son fils - qui a les nationalités israélienne et américaine - depuis qu'il a été pris en otage à cette même date, a dit espérer un « miracle » pour ses fêtes de fin d'année.

« Partout dans le monde, nous devons apprendre à vivre ensemble, sinon partout dans le monde, nous allons mourir ensemble », a-t-elle dit.