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Gaza: l'OMS dénonce le contrôle d'un convoi médical par l'armée israélienne

Des travailleurs et du personnel déchargent l'aide médicale fournie par le Comité international de la Croix-Rouge à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 décembre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe militant du Hamas dans le territoire palestinien. Photo AFP

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé mardi les contrôles imposés par l'armée israélienne à un convoi médical dans la bande de Gaza, qui selon lui ont coûté la vie à l'un des blessés.

« Nous sommes profondément préoccupés par les contrôles prolongés et la détention des agents de santé qui mettent en danger la vie de patients déjà fragiles », a écrit sur X (ex-Twitter) Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS, en racontant en détail les obstacles rencontrés samedi par un convoi à l'aller vers le nord de la bande de Gaza et l'hôpital Ahli Arab, et au retour.

Le convoi de l'OMS transportait du matériel médical et chirurgical pour l'hôpital Al-Ahli et devait évacuer les blessés les plus graves.

Le convoi sous la houlette de l'OMS et avec le Croissant-Rouge palestinien a été arrêté deux fois à un check-point de l'armée israélienne à hauteur de Wadi Gaza, qui sépare le nord du sud du territoire palestinien, à l'aller et au retour.

Un porte-parole de l'OMS a précisé à l'AFP que c'est bien l'armée israélienne qui effectuait les contrôles, le Dr Tedros ne donnant pas cette précision dans son message. « Certains membres du Croissant-Rouge palestinien ont été détenus à deux reprises », raconte le Dr. Tedros. Et dans Gaza-ville, un des camions transportant l'aide médicale et une ambulance ont été touchés par des tirs, raconte encore le chef de l'OMS sans préciser qui a tiré.

Au retour, les patients et les membres du Croissant-Rouge ont dû sortir des ambulances et s'identifier. « Certains personnels de santé ont été détenus et interrogés pendant plusieurs heures », selon le Dr. Tedros. « À la suite de ce délai, un patient est décédé en cours de route, compte tenu de la gravité de ses blessures et du retard pris pour accéder aux soins », accuse le patron de l'OMS, qui avec l'ensemble des agences de l'ONU réclame un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.

« Cible de tirs » 

Richard Peeperkorn, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens et qui participait au convoi, a alerté sur la manière dont les contrôles étaient effectués. « Nous avons constaté que l'un de nos employés a dû s'agenouiller sous la menace d'une arme », a-t-il dit devant des journalistes à Genève dans une retransmission vidéo depuis Gaza.

« Puis le convoi a été la cible de tirs » et alors même qu'il transportait des patients dans un état critique, il a été une nouvelle fois arrêté et tout le monde a été soumis à des contrôles de sécurité, a-t-il ajouté.

L'un des membres du Croissant-Rouge palestinien a été détenu et interrogé pendant des heures, a aussi dit M. Peeperkorn. « Il nous a informés qu'il avait été harcelé, battu, menacé et même dépouillé de son uniforme, qu'on lui avait bandé les yeux, attaché les mains derrière le dos et qu'il avait été traité de manière dégradante et humiliante », a-t-il déclaré. « L'humiliation et les traitements inhumains auxquels il a été soumis sont plutôt choquants. »

Le territoire palestinien, dont les forces israéliennes occupent une partie aussi bien au nord qu'au sud, est également pilonné sans relâche par l'armée d'Israël en représailles à l'attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste du Hamas le 7 octobre.

L'attaque menée sur le sol même d'Israël, à partir de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, a fait 1.200 morts dont essentiellement des civils et plus de 240 otages, selon les autorités israéliennes. Selon le ministère de la Santé du Hamas lundi, les bombardements israéliens avaient fait 18.205 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël.

Le gouvernement du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, estime que 49.645 personnes ont également été blessées, d'après un communiqué du porte-parole du ministère, Ashraf al-Qodra.

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé mardi les contrôles imposés par l'armée israélienne à un convoi médical dans la bande de Gaza, qui selon lui ont coûté la vie à l'un des blessés.« Nous sommes profondément préoccupés par les contrôles prolongés et la détention des agents de santé qui mettent en danger la vie de patients déjà...