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Dernières Infos - Egypte

Des ambassadeurs auprès de l'ONU près du point de passage vers Gaza

Des détenus palestiniens sont assis dans un véhicule tandis que des soldats israéliens montent la garde dans la bande de Gaza, le 8 décembre 2023. REUTERS/Moti Milrod

« Nous devons faire plus »: des ambassadeurs auprès du Conseil de sécurité des Nations unies se sont rendus lundi en Egypte au poste-frontière de Rafah, point de passage vers la bande de Gaza, après un veto américain à une résolution en faveur d'un cessez-le-feu.

Cette visite informelle d'une journée, organisée par les Emirats arabes unis et l'Egypte, intervient alors que la crise humanitaire s'aggrave dans la bande de Gaza assiégée, soumise à d'intenses bombardements d'Israël dans la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Une dizaine d'ambassadeurs de pays comme la Russie et le Royaume-Uni ont participé à la visite. Mais les Etats-Unis n'ont pas envoyé de représentant, tout comme la France.

« Je ne suis pas sûr que ce que les Etats-Unis auraient vu aujourd'hui leur aurait été très agréable », a déclaré à l'AFP l'envoyé russe Vassili Nebenzia au point de passage de Rafah, épicentre de la réponse humanitaire pour Gaza.

« Ils auraient vu ce qui se passe réellement et non ce que leurs motivations géostratégiques leur cachent », a-t-il ajouté, qualifiant la situation de « catastrophe ».

« Je suis anéanti », a pour sa part confié à l'AFP l'émissaire de l'Equateur, José de la Gasca, après avoir visité un hôpital soignant les blessés palestiniens dans la ville d'Al-Arich, près de Rafah.

« Geste symbolique » 

Là, les envoyés ont notamment rencontré Wafaa Asaad, une Gazaouie de 27 ans qui était enceinte lorsque sa maison a été touchée par une frappe israélienne, tuant son mari et blessant ses deux filles.

Elle a été évacuée vers l'Egypte pour y être soignée et a été amputée d'un bras et d'une jambe, mais a miraculeusement réussi à accoucher quelques heures après avoir franchi la frontière, a raconté sa soeur Alaa à l'AFP.

« Notre message à l'ONU est que nous voulons que la guerre s'arrête », a déclaré Alaa, avec le nouveau-né couchée sur un lit à côté d'elle.

Les diplomates se sont ensuite rendus au point de passage de Rafah, en empruntant un tronçon de route bordé de camions d'aide immobilisés qui attendent l'autorisation d'entrer dans l'étroit territoire palestinien où une grave crise humanitaire plonge la population dans le désespoir.

L'envoyé du Brésil, Sergio Franca Danese, a qualifié ce voyage de « geste symbolique ». « Nous montrons notre intérêt, nous montrons que nous sommes engagés à essayer de faire quelque chose de plus significatif (...) mais nous devons faire plus », a-t-il dit à l'AFP.

« Profonde frustration » 

Au début de la visite, Lana Nusseibeh, émissaire des Emirats arabes unis auprès du Conseil de sécurité, avait déclaré que les ambassadeurs participaient à ce voyage « à titre personnel ».

Cette visite a pour but de les aider à « comprendre non seulement la souffrance et les destructions vécues par les habitants de Gaza, mais aussi leur espoir et leur force », a-t-elle ajouté.

Le directeur de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a informé les ambassadeurs de la situation humanitaire désastreuse à Gaza avant de se rendre dans le territoire assiégé pour sa troisième visite depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Il y a « une profonde frustration, de la déception et un peu d'indignation aussi parce que nous ne pouvons même pas parvenir à un consensus pour un cessez-le-feu », a déclaré M. Lazzarini à l'issue de la réunion.

D'après lui, la situation des Palestiniens est désespérée à Gaza. « De plus en plus de personnes n'ont pas mangé depuis un jour, deux jours, trois jours... les gens manquent de tout. »

Selon l'ONU, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées par la guerre dans ce territoire où 1,9 million de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population.

La bande de Gaza est pilonnée par Israël depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque d'une ampleur sans précédent lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés en Israël depuis Gaza, durant laquelle 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, plus de 18.200 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien par les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, en grande majorité des femmes et des Palestiniens de moins de 18 ans.

« Nous devons faire plus »: des ambassadeurs auprès du Conseil de sécurité des Nations unies se sont rendus lundi en Egypte au poste-frontière de Rafah, point de passage vers la bande de Gaza, après un veto américain à une résolution en faveur d'un cessez-le-feu.Cette visite informelle d'une journée, organisée par les Emirats arabes unis et l'Egypte, intervient...