Une frappe israélienne sur une école abritant des Palestiniens déplacés par la guerre a fait au moins 25 morts mardi, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas.
Des dizaines de blessés, ainsi que des corps dégagés des décombres de l'école Ma'an, un quartier de Khan Younès, ont été emmenés à l'hôpital Nasser de cette ville du sud du petit territoire côtier, ciblée depuis plusieurs jours par d'intenses bombardements de l'armée israélienne.
Mohammed Salou a dit avoir perdu sa soeur dans la frappe.
« Il y a une heure, mon cousin m'a appelé et m'a dit de venir car le corps de ma soeur gisait dans une cour d'école et nous ne pouvions pas le récupérer », a-t-il raconté à l'AFP.
A l'école, il dit avoir vu « les restes des personnes (réfugiées, NDLR) dans l'école », mais pense que « ce n'était pas l'école elle-même qui était visée, mais plutôt la zone qui l'entoure ».
Il explique avoir transporté lui-même le corps de sa soeur à l'hôpital.
De nombreux Palestiniens ont trouvé refuge dans des écoles ou des hôpitaux depuis le début des bombardements israéliens dans la bande de Gaza, menés en représailles à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre.
L'armée israélienne a affirmé à maintes reprises que le Hamas se servait des civils comme « boucliers humains » et que les combattants du mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, se cachaient au milieu des déplacés, y compris dans des écoles et hôpitaux.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, ces deux types de bâtiments ou leurs environs directs, ont été frappés dans la bande de Gaza.
« Nous nous sommes réfugiés à l'école et ils ont continué à nous prendre pour cible, » explique Etraa al-Jerjaoui, une femme ayant quitté son logement par crainte des frappes aériennes et qui a perdu un proche dans le bombardement de l'école.
Dimanche, l'armée israélienne a publié une carte découpant la bande de Gaza en « blocs » numérotés, dont les habitants sont préalablement sommés d'évacuer d'urgence quand une frappe y est imminente.
Selon le Bureau de coordination de l'aide humanitaire de l'Onu (Ocha), la superficie désignée pour « évacuation immédiate » dimanche représentait 20% de Khan Younès et abritait environ 117.000 personnes dont la moitié de déplacés.
L'Ocha ajoute qu'environ 1,8 million de personnes, soit 80% de la population de la bande de Gaza, a dû quitter son logement depuis le début des hostilités déclenchées le 7 octobre par l'attaque du Hamas, qui a fait 1.200 morts selon les autorités israéliennes.
La réponse militaire israélienne a depuis fait plus de 16.200 morts dans la bande de Gaza, dont une majorité de civils, selon le gouvernement du Hamas.
Les intenses bombardements, puis les opérations au sol lancées le 27 octobre, ont poussé une grande partie des habitants du nord de ce territoire surpeuplé vers le sud.
Après avoir connu un léger répit pendant sept jours de trêve, les habitants de Gaza sont désormais piégés dans un périmètre de plus en plus réduit, sans nulle part où aller, l'accès à l'Egypte leur étant fermé et Israël imposant un « siège complet ».
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