Les Etats-Unis ont appelé lundi leur allié israélien à laisser davantage de carburant entrer dans la bande de Gaza après qu'une trêve d'une semaine entre Israël et le mouvement palestinien Hamas a volé en éclats vendredi.
« Tôt vendredi, le gouvernement israélien ne permettait pas au carburant de rentrer » dans Gaza, a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, alors que le territoire palestinien assiégé est confronté à des pénuries de nourriture, d'eau et de carburant.
« Nous avons eu des conversations très franches avec eux sur la nécessité de voir le carburant entrer (dans le territoire) et on a vu du carburant rentrer vendredi », a-t-il dit.
« Nous avons vu du carburant supplémentaire entrer samedi mais on est aux niveaux d'avant la pause. Nous avons fait savoir de manière claire que nous voulons voir (les niveaux de livraison de carburant) remonter, pas seulement jusqu'aux niveaux de carburant entrés (à Gaza) durant la pause, mais plus haut encore ».
La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par une attaque sanglante et sans précédent menée par le mouvement islamiste le 7 octobre sur le sol israélien.
Selon Israël, 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque au cours de laquelle environ 240 personnes ont été enlevées.
En représailles, Israël a juré d' »anéantir » le Hamas, et son armée mène des bombardements dévastateurs sur le territoire palestinien, parallèlement à une vaste opération terrestre lancée le 27 octobre dans le nord de Gaza.
Une semaine de pause entre Israël et le Hamas a pris fin le 1er décembre. Depuis, l'armée israélienne, qui a étendu ses opérations au sol à l'ensemble de Gaza, pilonne le sud du petit territoire de 2,4 millions d'habitants, faisant de très nombreux morts et blessés parmi les habitants de la région et les centaines de milliers de civils venus s'y réfugier, pris au piège dans un périmètre de plus en plus réduit.
Dans son dernier bilan lundi, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 15.899 morts, à 70% des femmes et des enfants, et 42.000 blessés dans les bombardements israéliens à Gaza.
Le porte-parole du département d'Etat a cependant estimé que l'armée israélienne avait amélioré ses tactiques en demandant à la population d'évacuer des quartiers plus « spécifiques » plutôt « que de demander à une ville ou à une région toute entière d'évacuer ».
« On a vu des demandes d'évacuations plus ciblées » que lors des opérations dans le nord de Gaza, a ajouté M. Miller. « C'est une amélioration par rapport à ce qu'il s'est passé auparavant », a-t-il jugé, tout en prévenant que Washington allait « surveiller de près » la situation.