Le Kremlin dit regretter l'absence de l'Arménie à un sommet de Défense

Le Kremlin a fait part jeudi de ses "regrets" quant à l'absence de l'Arménie, allié traditionnel avec qui les relations se sont fortement tendues, lors d'un sommet d'une organisation militaire chapeautée par la Russie.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et son ministre de la Défense ont préféré manquer une réunion au Bélarus de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), qui regroupe plusieurs ex-républiques soviétiques.

Une absence particulièrement remarquée, car Moscou craint qu'Erevan ne claque la porte de cette alliance. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé sur l'absence de l'Arménie, a dit "exprimer des regrets à cet égard". "Nous espérons que l'Arménie ne changera pas le cap de sa politique étrangère, qu'elle restera notre alliée", a-t-il ajouté, interrogé par la télévision publique russe. "Nous continuerons à leur parler". 

Les relations autrefois chaleureuses entre la Russie et l'Arménie virent au glacial depuis la reprise militaire de l'enclave séparatiste du Haut-Karabakh, jusqu'alors majoritairement peuplée d'Arméniens, par l'Azerbaïdjan en septembre.

Une offensive éclair a suffi à Bakou pour récupérer le contrôle de ce territoire disputé, au centre de plusieurs conflits entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Erevan reproche à Moscou de l'avoir abandonné en n'empêchant pas ce conflit, ce que la Russie nie fermement.

L'Arménie, qui avait déjà montré des signes d'éloignement avant l'offensive au Haut-Karabakh, se rapproche davantage de l'Occident, décrochant par exemple des promesses de livraisons d'armes de la France, un allié historique.

Mercredi, le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé qu'il était "imprudent" pour l'Arménie de miser sur les Occidentaux pour assurer sa sécurité. Début octobre, le Kremlin avait déjà estimé que Erevan n'avait "rien de mieux" que l'alliance avec la Russie.