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Dernières Infos - États-Unis

Biden poursuit son opération séduction auprès de l'Amérique latine


Le président américain Joe Biden écoute lors du premier Sommet des dirigeants du Partenariat des Amériques pour la prospérité économique dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, DC, le 3 novembre 2023. Photo Jim WATSON/AFP

Joe Biden a vanté vendredi aux dirigeants et représentants de 11 pays du continent américain le « choix » selon lui avantageux que représentent les Etats-Unis face aux investissements massifs de la Chine dans la région.

« Les Etats-Unis sont déjà et de loin le premier investisseur en Amérique latine et dans les Caraïbes. Nous voulons que nos voisins les plus proches sachent qu'ils ont le choix entre une diplomatie qui leur tend le piège de la dette, et une approche transparente et de haute qualité en matière d'infrastructures et de développement », a dit le président américain à l'entame d'une rencontre à la Maison Blanche.

La référence est évidente: Washington espère concurrencer, essentiellement en encourageant les investissements privés, les gigantesques sommes déversées par la Chine en Amérique latine pour des programmes d'infrastructure, qui selon les Etats-Unis se traduisent pour les pays concernés par de lourdes créances.

Joe Biden, qui n'a pas fait de promesses précisément chiffrées, a en particulier évoqué le lancement d'une « nouvelle plateforme visant à mobiliser des milliards de dollars » pour les infrastructures et les circuits industriels du nord au sud du continent américain, en coopération avec la Banque interaméricaine de développement.

Le président américain avait lancé l'an dernier un format appelé le « Partenariat des Amériques pour la prospérité économique » (APEP), pour son acronyme en anglais). Le sommet de vendredi est le premier entre les chefs d'Etat et de gouvernement ou représentants de la Barbade, du Canada, du Chili, de Colombie, du Costa Rica, de la République dominicaine, de l'Equateur, du Mexique, du Panama, du Pérou et de l'Uruguay, en plus des Etats-Unis.

Ces sommets au plus haut niveau doivent se répéter tous les deux ans, avec des réunions au niveau ministériel dans l'intervalle. Cette année, neuf des 11 chefs d'Etat concernés ont fait le déplacement. Manquent le dirigeant du Panama Laurentino Cortizo, retenu par une fête nationale, et le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador.

Emprunt Galapagos

Ce dernier, qui entretient des relations compliquées avec Washington, notamment sur la question de l'immigration, s'est fait représenter par la ministre des Affaires étrangères. Washington entend en particulier soutenir le développement, avec tous ces partenaires, d'outils financiers censés soutenir la transition énergétique ou protéger la biodiversité, à savoir des obligations « bleues » ou « vertes », un secteur très dynamique en Amérique Latine, et des opérations de type « swap dette contre nature. »

L'Equateur vient par exemple de procéder à une opération financière qui rentre dans cette catégorie, en émettant ce qui a été appelé un « emprunt Galapagos » - l'opération permet au pays d'alléger sa dette tout en finançant la protection de cet archipel emblématique de la biodiversité. Les Etats-Unis ambitionnent aussi de développer avec les pays du continent ce qu'ils appellent le « friendshoring »: la pratique consiste à diversifier et internationaliser les chaînes de production, mais seulement avec les pays alliés, pour réduire, là aussi, la dépendance à la Chine.

Joe Biden a aussi insisté sur la nécessité de « partager les responsabilités » face aux flux migratoires.

Les arrivées de nombreux migrants à la frontière sud sont un casse-tête politique pour le démocrate, qui brigue un second mandat, et sa décision de relancer les travaux d'un mur à cet endroit, un projet cher à son prédécesseur Donald Trump, a été vivement critiquée par le Mexique. L'immigration n'est pas le seul sujet de tensions entre les Américains et certains pays d'Amérique Latine, la guerre entre Israël et le Hamas en est un autre.

Le président chilien Gabriel Boric, avec lequel Joe Biden a eu une réunion bilatérale jeudi, lui a dit lors de cet entretien que la situation dans la bande de Gaza, bombardée sans relâche par Israël, était « inacceptable ».

Joe Biden a vanté vendredi aux dirigeants et représentants de 11 pays du continent américain le « choix » selon lui avantageux que représentent les Etats-Unis face aux investissements massifs de la Chine dans la région.« Les Etats-Unis sont déjà et de loin le premier investisseur en Amérique latine et dans les Caraïbes. Nous voulons que nos voisins les plus proches...